Silence ! On tourne à Sainte-Croix

Dernières touches de maquillage pour les acteurs Zaccharie Chasseriaud (Oskar) et Michel Voïta (le propriétaire de l’usine).

Une fourmilière a envahi l’ancienne usine d’horlogerie de Janvier SA au chemin de la Joux. De lundi à mercredi dernier,  toute l’équipe chargée de tourner le long-métrage de Robin Erard « Tiens ta droite » s’affaire dans les ateliers pour mettre en boîte quelques-unes des scènes de ce film dramatique qui a pour décor le monde horloger.

Après avoir montré patte blanche, nous avons été accueillis chaleureusement par le producteur belge Bernard de Dessus les Moustier. Nous avons découvert une équipe cosmopolite, du metteur en scène aux techniciens de la lumière et du son, en passant par les cameramen, les accessoiristes, les acteurs dont le chien Haeven, une quarantaine de personnes qui s’agitent dans un espace très restreint. Cela court dans tous les sens, cela s’interpelle en français, en anglais ou en allemand (pour le chien) dans un joyeux désordre apparent, mais en réalité parfaitement organisé. Chacun connaît sa tâche, sa fonction, l’endroit et le moment où il doit intervenir. Et les scènes se succèdent avec une efficacité étonnante.

Le décor est tout simplement dantesque, mélangeant les carcasses d’horloges anciennes, les plans de montres, les machines et les outils d’horlogerie, avec les caméras ultramodernes et tout le matériel destiné au décor et aux structures montées pour l’éclairage. L’ambiance de travail est très détendue, grâce à une excellente organisation et à la discipline indispensable à de bonnes conditions de tournage. C’est un bourdonnement qui s’interrompt aussitôt que le régisseur lance « Moteur ! », puis « Action ! ».

Tiens ta droite

Mais quel est le thème du film ? Il s’agit du drame que peut provoquer une volonté démesurée de pousser des gens à réussir malgré eux. Oskar, âgé de dix-sept ans, suit sans passion un apprentissage d’horloger et, après la mort de ses parents, il est pris en charge par un tuteur nommé Elvis. Professeur à l’école d’horlogerie, celui-ci est obsédé par la volonté de prodiguer une parfaite éducation à Oskar, qui, lui, ne rêve que de liberté et de s’affranchir de ce monde pour partir en Afrique mener sa propre vie.

Le tuteur ne recule devant aucun moyen pour atteindre ce qu’il considère être le bien de son protégé. Cette confrontation se transforme en duel tactique, violent et acharné qui amènera Oskar à abandonner son enfance pour de bon et Elvis à sombrer dans la folie. Dans une atmosphère proche de celle des frères Darden, le film est construit sur des bases réalistes, pour muer en véritable thriller.

Le monde horloger

Si l’auteur du scénario et metteur en scène Robin Erard a choisi le milieu de l’horlogerie pour faire évoluer ses personnages, c’est qu’il vient de La Chaux-de-Fonds où ses parents et grands-parents étaient horlogers. Après un court-métrage, il a tourné de nombreux films pour de prestigieuses marques de montres de la région comme Ulysse Nardin.

Le tournage se déroule essentiellement à La Chaux-de-Fonds, mais aussi au Locle, dans le Val-de-Travers et à Sainte-Croix dans l’ancienne usine des montres Janvier SA.

Le film est une coproduction réunissant Box productions à Renens, ainsi que des sociétés belge et luxembourgeoise. L’équipe de réalisation est donc composée de personnes provenant de ces trois pays, dont l’acteur suisse Michel Voïta. Le film sortira au printemps prochain et on espère bien le voir au Royal.

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