Mardi 11 octobre, le Grand Conseil a voté en faveur d’un crédit pour l’achat d’un terrain à Payerne qui devrait y accueillir sa future École professionnelle. Ce plébiscite repose sur la volonté des politiques de renforcer la formation professionnelle dans le canton de Vaud. Avec un impact possible pour Sainte-Croix, puisque le projet prévoit que la formation en médiamatique soit déplacée dans la Broye. Éclaircissements avec Cédric Roten, syndic de Sainte-Croix, et Yvan Pahud, vice-syndic, tous deux députés au Grand Conseil.
Un CPNV à Sainte-Croix qui n’accueillerait plus d’apprentis médiamaticiens ? C’est un scénario envisagé dans le document soumis au vote du Grand Conseil ce mardi. Le bâtiment de la nouvelle école professionnelle de Payerne, dont le projet de construction était l’objet principal de l’Exposé des motifs et projet de décret (EMPD) voté ce mardi, devrait regrouper en un seul pôle de compétences les apprentissages liés au commerce et à la vente, et ceux de la médiamatique. Ceci, la Municipalité de Sainte-Croix l’a découvert dans la première version du texte au printemps, sans avoir été consultée sur le sujet. Elle demande alors audience auprès du Conseil d’État, pour obtenir plus de précisions, mais surtout défendre ses intérêts. C’est que la formation à plein temps de médiamaticien, accueillie dès ses débuts il y a vingt ans sur le site de Sainte-Croix, réunit environ 250 étudiants dont la présence implique des retombées économiques importantes pour la région du Balcon du Jura. Aussi, pas question pour Cédric Roten et Yvan Pahud de la laisser partir sans contrepartie. Reçus par Cesla Amarelle, alors conseillère d’État en charge du Département de la formation, ils demandent qu’en compensation du départ de la médiamatique, une autre formation vienne la remplacer à Sainte-Croix. «On ne remet pas du tout en cause le projet qui se fait dans la Broye. Ce projet est tout-à-fait cohérent avec la formation professionnelle et avec la répartition des écoles sur le territoire. Mais il ne faut pas que la construction d’une école et le départ d’une formation de Sainte-Croix à Payerne affaiblisse notre site», souligne Cédric Roten.
Une remplaçante à trouver
La formation « remplaçante » devrait donc garantir les mêmes effectifs en termes d’élèves, pour éviter des répercussions négatives sur le tissu économique local. Mais aussi permettre de ne pas laisser vacants les locaux financés par la commune et construits alors spécifiquement pour répondre au cahier des charges de la médiamatique. Si des hypothèses de formations alternatives n’ont pas encore été formulées, les deux députés sainte-crix indiquent en souhaiter une qui s’insère dans la lignée des thématiques déjà présentes dans la région : l’industrie de précision, l’informatique, l’impression 3D. Cependant, ils n’écartent pas la possibilité d’un nouvel apprentissage, pour des métiers tournés vers l’avenir. «Il y a vingt ans, la médiamatique était une nouvelle formation, et Sainte-Croix avait fait le pari de miser sur elle quand personne ne savait trop ce que cela allait donner. Elle l’a développée et cela a été payant. Donc c’est ce qu’on souhaite aujourd’hui, que ce soit, par exemple, des métiers en lien avec l’environnement ou permettant le développement de la région», avance Yvan Pahud. Dans tous les cas, l’implication des députés auprès du Conseil d’État visait également à ne pas être laissés «hors-jeu» cette fois-ci lors des réflexions et des décisions sur ce sujet d’importance stratégique.
De la musique d’avenir… pas si lointaine
Le départ de la médiamatique du nord vaudois n’est pas encore pour demain, les dates les plus optimistes pour l’ouverture de l’Ecole professionnelle de Payerne évoquant l’horizon 2026. Le crédit alloué à la construction de son futur bâtiment devra encore être voté, puis seulement les travaux commencer. Le canton, lui, s’est engagé à ce que le CPNV, qui occupe les locaux de la commune, continue à exploiter l’école, et donc à renouveler son bail. Et pour Cédric Roten et Yvan Pahud, ce ne sont pas des promesses en l’air, leur intervention ayant conduit à ce que soit ajoutée dans le texte de l’EMPD votée mardi une confirmation que Sainte-Croix conserverait sa place comme centre de formation professionnelle. «On défend les intérêts du nord vaudois et de Sainte-Croix», rappelle le syndic. «Maintenant, on va éviter d’être en réaction et se montrer pro-actif, en travaillant avec le Conseil d’état et en se présentant comme une force de proposition, le point fort du nord vaudois en général et du Balcon du Jura ».
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