Le succès rencontré mercredi au Technopôle par le « 5 à 7 » sur le thème de l’impression en trois dimensions témoigne, s’il en faut, de l’intérêt suscité par cette technologie dans les milieux concernés. Une structure offrant aux entreprises la possibilité de s’appuyer sur l’ensemble des technologies et compétences présentes sur le site sainte-crix vient d’être créée. Une offre qui pourrait doper l’attractivité du Technopôle.
La Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud, le Centre professionnel du Nord vaudois et l’École technique de la vallée de Joux se sont associés avec des partenaires industriels actifs dans la conception de machines et technologies d’impression 3d pour proposer une structure destinée aux entreprises. Son nom ? AddiPole. Son objectif ? Permettre au milieu industriel de pouvoir lui confier des mandats, payants, et s’appuyer ainsi sur les compétences et technologies à disposition des écoles précitées en matière de procédé additif.
Cette technologie aborde la conception des pièces de manière totalement différente de ce que l’on pouvait réaliser jusqu’ici. Par le passé, la conception de pièces passait par une soustraction de la matière première pour obtenir une pièce finale. À l’inverse, l’impression en trois dimensions ajoute de la matière seulement là où elle est utile. « Nous utilisons ainsi le moins de matière possible. Cette technologie permet également de se rapprocher de designs plus épurés, plus fins », se réjouit Cyril Guinchard, enseignant en génie mécanique au CPNV.
Cette nouvelle façon de concevoir les pièces change la donne. Elle laisse entrevoir des possibilités énormes pour des coûts moindres. Le champ des possibilités qui s’offre aux industriels est vaste : création de prototypes, conception de systèmes ingénieux pouvant être testés à l’échelle 1:1, possibilité de créer des outils uniques en sont quelques exemples. L’industrie automobile, aéronautique, la mécanique de précision, comme la mécanique d’art par exemple, ou encore la médecine sont les secteurs qui peuvent bénéficier de cette technologie les plus régulièrement cités.
Formation, recherche et mandats industriels
Les entreprises pourront dorénavant confier des mandats industriels ou de recherche appliquée à AddiPole. Les équipements disponibles permettent la prise en charge d’un projet dès sa conception jusqu’à sa réalisation. Les mandats d’AddiPole s’arrêteront à la conception d’un prototype ou d’un exemplaire unique. « Il n’est pas question de faire concurrence au marché en place en produisant des pièces en séries », souligne Sylvain Hugon, professeur à la HEIG-VD et chef de projet. Les machines à disposition ne sont d’ailleurs pas des modèles de production industrielle. Elles ont été initialement dimensionnées pour la formation des élèves. Divers procédés sont disponibles au Technopôle. Deux techniques d’impression de polymères et une technique d’impression métallique sont à disposition des formateurs et étudiants. Acquises en leasing, ces machines seront renouvelées de manière régulière pour être toujours à la pointe de la technologie disponible sur le marché.
Un aimant pour entreprises ?
L’offre est séduisante. Plusieurs entrepreneurs de la région se sont déjà appuyés sur ces compétences et technologies présentes au Technopôle. C’est le cas de Nicolas Court, Emmanuel Jaccard, de Marcel Jaccard SA ou encore Denis Flageollet pour l’entreprise De Bethune, par exemple. Quand on leur pose la question, tous sont séduits par ces nouvelles technologies. Ils relèvent que la présence de cette structure à Sainte-Croix est une force.
Déjà unique en son genre grâce aux compétences présentes en microsoudure, le Technopôle se dote d’une nouvelle corde à son arc. Avec l’impression en trois dimensions, il s’ouvre toutefois à un marché plus vaste. Cette technologie est aux yeux de beaucoup une nouvelle révolution industrielle. Avec l’AddiPole (dont l’inauguration officielle aura lieu le 29 septembre), Sainte-Croix pourrait attirer de nouvelles entreprises, ou du moins des start-up, qui souhaiteraient s’installer au Technopôle pour bénéficier des compétences et technologies toutes proches. La place venant à manquer dans le premier bâtiment, l’objectif avoué par les autorités est de construire le second d’ici à 2018. Reste à savoir s’il sera financé par des investisseurs privés ou la collectivité publique.
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