« La commune de Sainte-Croix est gérée sans dysfonctionnement, au mieux des ressources disponibles », a souligné lundi soir la commission de gestion dans son rapport sur la gestion et les comptes de fonctionnement et d'investissements.
Les comptes du ménage communal, sept préavis, une motion et diverses opérations statutaires ont passé la rampe du Conseil communal en à peine 2h30 lundi soir. Réunis au Centre sportif, Covid-19 oblige, les 46 membres présents avaient chacun leur propre table et se déplaçaient à différents micros. Conduite pour la dernière fois par la présidente Rachel Gueissaz, la séance s’est déroulée dans une ambiance sereine.
Acceptés sans aucune discussion, les comptes 2019 présentent un excédent de revenus de 84'000 francs. Le budget tablait sur un dépassement de charges de 395'000 francs. Les recettes globales dépassent de 1,7 million le montant initial, alors que les charges augmentent de 1,2 million. Les investissements se montent à 2,6 millions de francs, ou 2,1 en tenant compte des recettes externes. Certains projets, comme la salle de gymnastique de la Gare, ont pris du retard. La dette a reculé de 7, 4 millions. La marge d’autofinancement se réduit à 3,2 millions.
Audit demandé
Pour Alain Bonnevaux (UDC), un audit s’impose face à « l’augmentation constate des charges et la future péréquation financière, certainement moins généreuse ». Il demande à la Municipalité d’étudier un audit général et complet de tous les dicastères et services de la commune par une société neutre et indépendante, et d’en évaluer le coût.
Selon le doyen de l’assemblée, Helmut Tannenberger (PS), un audit est « très lourd, cher et inutile. On en demande un quand il se passe des choses très graves ou qu’il y a des signes de dysfonctionnement, ici il n’y en a aucun », a-t-il souligné.
De son côté, Laurence Varella (PLR) a relevé que la « révision des comptes et de la gestion réalisée par Fidinter amène beaucoup d’informations. Il faudrait déjà se baser là-dessus avant de faire un audit ». Tandis que son collègue de parti Paul-André Simon a appelé à une « réflexion générale sur les trop nombreuses charges que le canton impose aux communes ».
Pour le syndic Cédric Roten, « si, et seulement si cette motion s’inscrit dans l’esprit de poser un regard critique sur l’organisation et d’offrir des indicateurs pour mettre en valeur les compétences des gens et améliorer l’efficience du fonctionnement de la commune, la Municipalité encourage à voter son renvoi à l’Exécutif ». Soutenue par 11 conseillers, la motion Bonnevaux sera confiée à une commission nommée par le bureau du Conseil.
Plus de photovoltaïque
La prospection hydrogéologique, par la réalisation d’un puits sur le site de Mouille Faison, peut aller de l’avant. Le Conseil a accepté le crédit de 311'000 francs pour des forages de reconnaissance. La rénovation de la toiture, de la cuisine et des façades de la salle de gymnastique de L’Auberson a passé la rampe avec un amendement déposé par Joël Herminjard (PS). Le crédit augmente de 10'000 francs pour atteindre 430'000 francs afin d'accroître la surface de panneaux solaires photovoltaïques.
Les travaux d’entretien urgents à la Piscine des Replans coûteront moins que les 100'000 francs votés, a avisé le municipal Yvan Pahud. Les vannes ont été changées, pour 25'000 francs, et la révision des filtres peut ainsi attendre.
Dans son rapport final, la commission de gestion souhaite que la Municipalité augmente l’aide aux énergies renouvelables ; remette en place une aide pour la réfection des façades et les rénovations ; encourage la diffusion du réseau de chauffage à distance et en informe la population. Elle prie en outre l’Exécutif de renseigner le Conseil sur la manière dont elle entend faire appliquer les lois dans le dossier « Doma Habitare ».
Centrales solaires participatives
Des villes comme Renens, Lausanne ou Delémont ont lancé avec succès le modèle de centrale solaire participative, a présenté le conseiller PLR Numa Gueissaz dans une motion. Ce concept repose sur la commune qui met à disposition un ou plusieurs toits, et sur les habitants qui, via un financement participatif, investissent dans la construction d’une centrale de production d’électricité propre et locale. Ainsi, la commune réalise son potentiel de courant photovoltaïque sans dégarnir ses finances, tandis que les investisseurs deviennent des acteurs de la transition écologique en gagnant un peu d’argent. Soutenue par Joël Herminjard, (PS) la motion a facilement passé la rampe du Conseil. Elle demande à la Municipalité de se renseigner sur les centrales solaires participatives, d’identifier les bâtiments qui se prêteraient à la démarche, d’établir un budget approximatif et d’envisager au besoin de modifier le règlement communal. Ensuite elle pourrait soutenir la mise en place d’un financement participatif (crowdfunding).
Le Conseil se féminise un peu
Quatre nouvelles conseillères communales ont été assermentées lundi soir. Il s’agit de Claudia Napoleone et Tsetsegdelger Heinz pour le PS, en remplacement de Reinhard Scholz et Hubert Liechti. Dans les rangs PLR, Christèle Bietry succède à Denis Montandon, tandis que Noémie Augsburger prend le siège UDC laissé vacant par Yvan Pahud à son arrivée à la Municipalité.
À la rentrée, le Conseil communal sera dirigé par Andreas Zurbrugg (PS), tandis que Dionisio Baptista (PLR) et Stéphane Mermod (PS) seront respectivement premier et second vice-présidents.