1979, le docteur Roland Chevalley pose ses valises à Sainte-Croix. 2019, il prend une retraite bien méritée. Pour marquer ce tournant, patients, collègues et amis ont été conviés le 5 mars à une soirée. À la projection de « La terre vue du cœur » au Cinéma Royal suit un apéritif dînatoire à l’EMS « l’arbre de vie ». Un moment convivial serti de beaux souvenirs.
Chaque siège de la salle du Royal est pris. Adeline Stern ouvre même le balcon. Plus que le réalisateur à l’affiche, c’est l’hôte qui a drainé tant de monde. « Au début, je pensais offrir un concert du chanteur K. Après visionnage du film de Hubert Reeves, j’y ai trouvé un beau cadeau fort compatible avec la météo du mois de mars », explique le médecin. Sensibilisation à la biodiversité menacée, le long métrage évoque entre autres : la corrélation entre intégration, équilibre et longévité. Ingrédients de la narration, mais aussi ceux de la longue carrière fêtée.
Dès son arrivée, le Vaudois s’intègre dans la ville et la classe de ses contemporains. Avec humour, Franklin Thévenaz rappelle le voyage de la volée « 1949 » à Rome, auquel Roland participe. « Les premières heures, la présence d’un nouveau citoyen au métier sérieux imposait une certaine retenue. Or, entre la Piazza Navona et Castel Gandolfo, des amitiés se sont tissées. On a fait connaissance d’un bon vivant avec un “curriculum vitae Grappa honoris causa”. Il complète durablement notre groupe, s’intègre à merveille dans l’atmosphère conviviale et bienveillante de la ville ».
Savoir-faire et savoir-vivre
Quant à l’équilibre, celui entre travail et loisirs, le parcours et les projets futurs du praticien démontrent qu’il le maîtrise. « Entre ma voix de basse venant à la rescousse d’une ribambelle d’ensembles vocaux, les actuelles répétitions pour la Fête des Vignerons et mes multiples randonnées, mon agenda a été et reste bien rempli ». Une retraite à septante ans, c’est une belle histoire écrite. La chanson douce continue ». Sa joie de vivre va main dans la main avec professionnalisme et curiosité insatiable. « On a fait connaissance en faisant une certification en nutrition à Lausanne. Timide au premier abord, débordant d’humour et de bon sens, on est resté proches », affirme Ibrahima Touré, pharmacien. Venu de Genève, le docteur Ernest Rwagasore revient sur ses années au Cabinet Chevalley avec un regard chaleureux. Arrivé pour un stage de six mois, il y reste quatre ans. Le binôme fait bon ménage. L’appréciation mutuelle se lit en filigrane des remerciements de l’un et des souvenirs de l’autre. « Éthique de travail, savoir-faire et savoir-vivre, c’est Roland. Partir à Genève n’a pas forcément été une décision facile. Des raisons familiales m’ont poussé à quitter Sainte-Croix », explique Ernest Rwagasore.
« Avec quarante ans d’expériences, mon collègue est le Roger Federer de la médecine : carrière longue et brillante sans perdre le pep. À son arrivée, il avait un pull tricoté par sa maman, avec : « J’arrive » sur le devant, et « Je pars » sur le dos. C’est un bonheur qu’il ne soit jamais parti », conclut Paul Schneider, médecin-chef d’hôpital à la retraite. Collègues, patients et amis n’oublieront pas le docteur Roland Chevalley ni son épouse Lisette.
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