Loïc Gasch a réussi l’entrée parfaite dans cette saison olympique en battant le plus vieux record de Suisse et en obtenant ses minimas pour Tokyo. Et cerise sur le gâteau, il a également obtenu la meilleure performance mondiale 2021 en plein air avec ses 2.33 m, car la grande star de la discipline Barshim n’a réussi que 2.30 m ce dernier week-end.
Petit retour en arrière avec l’interview paru dans ces pages où Loïc était très confiant pour cette saison en estimant à raison qu’il avait les minimas olympiques dans les jambes. Pour son premier concours de la saison à Lausanne, les conditions étaient excellentes, ce qui lui a permis de réussir un concours d’anthologie. Il a réussi pratiquement toutes les hauteurs à son deuxième essai, car son élan n’est pas encore parfaitement régulier et il a systématiquement trouvé ses marques lors du deuxième essai, aussi bien à 2,10 m, 2,15 m, 2,25 m, 2,30 m et enfin à 2,33 m. Une exception à 2,20 m qu’il a franchi à sa première tentative. Ensuite, sagement, il a renoncé à demander une barre à 2.35 m pour ne prendre aucun risque de blessure après avoir réussi ses premiers grands objectifs de la saison, à savoir minimas olympiques et forcément record de Suisse qui datait d’il y a 40 ans. À cette époque, Roland Dalhäuser avait pulvérisé le record en le portant de 2.26 m à 2.31 m. Ce même athlète avait également réussi 2.32 m en salle. Ainsi le « Chatouillon » détient la meilleure performance suisse toutes surfaces confondues.
Lors de son interview à la RTS de dimanche soir, il a parlé de ses hauts et ses bas, il lui faut donc savourer cet instant qui va lui permettre de se préparer sereinement pour l’échéance olympique avec des ambitions de finale. Il a également insisté sur la bonne décision prise cet hiver avec toute l’équipe qui l’entoure, de ne pas participer aux championnats d’Europe en salle où il avait une réelle chance de médaille. Il faut savoir que la médaille de bronze s’est jouée à 2.26 m. Il va certainement recevoir des propositions de participation à la Diamond League ces prochaines semaines, mais il va les analyser sérieusement sans se sentir obligé de participer, car maintenant, il va se concentrer sur la préparation des JO. Il faut savoir que la plupart des sauteurs en hauteur ne peuvent pas enchaîner trop de compétitions de haut niveau. De ce fait, Loïc a une grande faculté de bien préparer ses échéances et réussit généralement des résultats de haut niveau lors de ces premières compétitions de la saison. De ce fait, il a « une grande faim, lors de chacune de ces compétitions » ce qui explique ses exploits, régulièrement lors de ses premiers concours. Il salue également l’importance du soutien de son pote d’entraînement, Vivien Streit (US Yverdon), qui a su le remobiliser dans ses moments de doute. Sans lui, il n’en serait pas où il en est avec dans sa poche ses minimas pour les JO. À noter que Vivien était présent samedi à Lausanne après 10 mois de blessure. Il a fait un concours de reprise avec un élan réduit et obtenu un excellent 2 m de bon augure pour la suite de sa saison. Comme Loïc, il n’a pas essayé de monter plus haut, se réservant pour la suite de la saison.
Il ne reste plus qu’à souhaiter à Loïc de pouvoir pleinement vivre son aventure olympique. Nous nous ferons un plaisir de vous renseigner sur le chemin qui, nous en sommes persuadés, le mènera vers d’autres satisfactions et exploits dont il a le secret !