
Les stations de ski situées à la limite de la pluie et de la neige se battent pour sauver leur place sur la carte des centres de sports d’hiver. Dès 2005, la Société Coopérative des Remontées Mécaniques du Balcon du Jura Vaudois (SCRMBJV) donne un coup de pouce à la nature. À partir de la saison 2007-2008, la neige de culture est introduite. L’installation renforce le tapis blanc sur les pistes Rasses I et III. Cette année, des essais pour optimiser les tranchées accessibles depuis le Couvert sont mis sur pied. La piscine est un maillon clef de ce projet pilote. Comment ce tour de magie s’est-t-il esquissé à l’horizon ?
Depuis près de six ans, l’amélioration des conditions du domaine au départ des Replans figure sur la liste des priorités de la SCRMBJV. Diverses études de rentabilité et de faisabilité ont été conduites. Trouver des solutions pour ce versant a donné du fil à retordre. Avec l’aide financière des communes de Sainte-Croix et de Bullet, la rénovation du Télémark assure l’avenir.
Or, ces travaux n’ont aucune emprise sur l’autre ingrédient indispensable : la neige. Le point de départ du téléski est particulièrement exposé au soleil. Vu cette orientation, les jours d’ouverture sont peu nombreux. « En moyenne, l’infrastructure est opérationnelle pendant quinze jours.
En revanche, les pistes équipées d’enneigeurs aux Rasses ouvrent grosso modo 80 jours » explique Henri Criblez, président de la SCRMBJV. Suite à la réhabilitation du remonte-pente, le comité de bénévoles met les bouchées doubles pour sonder des solutions durables. En sortant des sentiers battus, une série de tests à moindre coût voit le jour. Afin d’évaluer l’enneigement artificiel à cet endroit : un canon à neige alimenté par l’eau de la piscine.
L’aspect technique
« Certes innovant en apparence, le mode opératoire est des plus simples et qui plus est économique. Il suffisait d’y penser» explique Henri Criblez. À trois-quarts rempli, le contenu du bassin en hivernage est suffisamment refroidi par l’air ambiant pour alimenter un canon à neige. Autre avantage, l’eau en question est dans son état naturel.
En effet, les pompes et filtres de la piscine à l’arrêt, aucun produit est dilué dans l’eau. « Hors saison, c’est un étang d’eau du réseau » précise Alain Edera, président de la Société Coopérative de la Piscine des Replans. Pour preuve, avant la remise en fonctionnement, « la grande baignoire » est vidée. L’eau arrose la végétation aux alentours. En ce qui concerne les frais de l’élaboration du système provisoire de neige artificielle - une pompe, un tuyau et un canon à neige de location-, ils sont entièrement pris en charge par la SCRMBJV. Il en est de même pour la consommation d’électricité et d’eau engendrée par les essais.
La Municipalité, mais aussi les Sainte-Crix habitant à proximité de la piste, ont été informés. « Nous avons informé et consulté les résidents et n’avons pas rencontré d’oppositions », souligne Henri Criblez. « Quant à l’investissement fait pour maintenir le téléski, la commune est logiquement favorable à un projet visant à optimiser l’installation », explique Philippe Duvoisin, municipal.
Les tests au programme de la saison 2018-2019 s’avèrent déjà satisfaisants. « Les adeptes du ski ont pu faire leurs premières glissades grâce à cette installation » conclut Henri Criblez. Un projet pour une infrastructure durable est la prochaine étape.
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