Pour maints jeunes, le camp d’été de la Société Cantonale des Musiques Vaudoises (SCMV) est un classique sur le calendrier estival. Le lundi 8 juillet, la 38e flopée de vacanciers a posé ses valises à Sainte-Croix. La ville s’affirme comme le point de chute des musiciens en herbe. Le conte en filigrane du spectacle final en est la preuve.
Livré en première le mercredi 18 juillet au Centre sportif de la Joux le concert final de l’édition 2019 entremêle musique, théâtre et chorégraphie. En ouverture, « Grow up ! » composé par Théo Schmitt, le directeur invité de l’Harmonie. La sonorité du morceau évoque le féerique, la candeur. Quant à la trame du spectacle, elle esquisse une intrigue humoristique. Le décor est Sainte-Croix. Les protagonistes sont le staff, les vacanciers et le vilain concierge. Inspiré par de la jalousie, le dernier tente de mettre des bâtons dans les roues des organisateurs du camp d’été. Les épisodes se déroulent dans la gare, au réfectoire ou encore sur les terrains de jeu.
Les percussionnistes ont recours à des objets du quotidien pour créer sons et ambiance. “Straßenkehrer” (balayeurs) de Friedrich Neumann, “Helm Symphonie” de Ronald Rathgeb ou encore “Eine kleine Tischmusik” de Manfred Menke évoquent l’omniprésence de la musicalité. À l’aide de balais, de casques ou encore de louches, des rythmes mélodieux inondent la salle. En sus des pièces expressives et contemporaines, des compositions de répertoires traditionnels soutiennent le scénario. Ici et là des trombones avec sourdines accentuent l’aspect “intrigue”. Le spectacle “mystère” se dénoue en démasquant le coupable des perturbations : le concierge. “Amené loin de la scène, il ne mettra pas en péril les prochaines éditions” conclut la voix hors champ.
Musiciens et public
Chaque année, les organisateurs concoctent une pièce “unique”. Innover est une évidence pour Serge Gross, directeur artistique de l’harmonie. “La majorité des participants s’inscrivent à 12 ans et reviennent par la suite”. Pour favoriser le renouveau la direction de l’harmonie est assurée par un binôme. Pour 2019, Serge Gross a invité Théo Schmitt, un talentueux musicien compositeur qui s’envole bientôt pour les États-Unis. “C’est un privilège d’avoir l’occasion de travailler avec ce prodige qui nous quitte pour poursuivre un deuxième master en composition de musique de film à la prestigieuse université de Los Angeles. Par ailleurs, sa présence est un moyen d’encourager les élèves à persister dans leur périple fun et musical”.
En effet les adultes qui accompagnent l’orchestre affirment leur émerveillement face au niveau des jeunots. “Accompagnatrice au piano, j’ai participé aux répétitions générales. La qualité que livrent les jeunes musiciens m’a agréablement surprise” affirme Kristina Kosmina, pianiste professionnelle. Un même son de cloche provient d’un clarinettiste avéré ou encore du public.
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