Le concours photo lancé par l’Office du tourisme de Sainte-Croix / Les Rasses et la Galerie Le Bunker connaît un bel engouement pour sa première édition. Vincent Demiéville, coordinateur du projet, nous en dit plus sur les coulisses de cette initiative qui mêle valorisation du territoire, activité ludique et stratégie de communication.
JSCE. Pouvez-vous nous présenter brièvement le concours photo ?
Ce concours vise à mettre en valeur la région du Balcon du Jura à travers une activité accessible et stimulante. L’idée, c’est d’offrir un prétexte aux amateurs de marche pour s’arrêter, observer, et capter la beauté du territoire. Mais aussi d’inciter ceux qui ont besoin d’un petit coup de motivation à sortir explorer. Au-delà de l’aspect ludique, il s’agit aussi d’un outil stratégique : nous souhaitons constituer une photothèque riche et authentique pour renouveler notre matériel de communication.
Pourquoi avoir lancé cette initiative ?
Nous cherchons à renforcer l’attachement au territoire et à encourager la découverte de la région par le biais de la photographie. L’objectif est aussi de rassembler des visuels originaux qui reflètent vraiment l’âme du Balcon du Jura, dans toute sa diversité.
Quels sont les thèmes retenus ?
Trois catégories ont été imaginées, en lien direct avec notre identité locale : Beautés & Rigueurs de l’Hiver, Sport, Culture et Patrimoine, et Paysages Estivaux. Elles couvrent les différentes facettes de notre région, selon les saisons et les centres d’intérêt.
Quel bilan tirez-vous de cette première édition ?
Très positif ! Nous avons reçu 120 photos de la part de 40 participants. La plupart sont des habitants du Nord vaudois, mais nous avons aussi eu quelques contributions de touristes. L’intérêt est là, et cela donne envie de pérenniser et développer le projet, malgré la coordination que cela implique. Il faut souligner qu’il a été lancé avec un budget modeste, ce qui rend le succès encore plus encourageant.
Comment les gagnants sont-ils récompensés ?
Grâce à la générosité de nos partenaires locaux et régionaux, nous avons pu proposer des prix attractifs : une nuit insolite à Grangette Bellevue ou une nuit au Grand Hôtel des Rasses, des bons repas au restaurant Grain de Sel, des paniers gourmands de La Rose des Vents, et des entrées au MuMAPS et au Cinéma Royal. L’imprimerie de Sainte-Croix offre les tirages des œuvres exposées.
Les photos seront-elles exposées ?
Oui, et c’est un moment fort du concours. Les dix lauréats de la catégorie Beautés & Rigueurs de l’Hiver verront leurs clichés encadrés et exposés à la Galerie Le Bunker du 2 au 10 mai, puis du 15 au 18 mai. Les candidatures pour les deux autres catégories sont encore ouvertes jusqu’au 10 juillet, avec une nouvelle exposition prévue lors du Marché d’été.
Les images seront-elles réutilisées par l’Office du tourisme ?
Absolument. C’est même l’un des objectifs centraux du concours. Nous souhaitons étoffer nos supports promotionnels avec des photos qui ont du sens, prises par des gens qui connaissent ou découvrent la région avec un regard personnel.
Et pour la suite ?
Nous espérons monter en puissance pour les prochaines éditions. Les retours sont très positifs, et le concours a clairement trouvé son public. À terme, nous envisageons peut-être de diversifier encore les thèmes ou d’ouvrir d’autres axes de participation.
Philippe Emery : un regard fidèle et discret sur le Jura
Parmi les lauréats de cette première édition, Philippe Emery, photographe amateur domicilié à Baulmes, a conquis le jury avec un cliché hivernal pris aux abords de la Tour Grand’Vy, sur la commune de Bullet. Photographe amateur depuis plus de quarante ans, ce retraité horticulteur voue une profonde affection à la nature. « Je suis un naturaliste dans l’âme. J’aime les paysages, la flore, la faune. Et j’ai toujours préféré les coins calmes, loin de l’agitation, notamment au pied du Jura », confie-t-il.
C’est une amie d’Yverdon qui lui a parlé du concours. « Le thème m’a tout de suite parlé. D’ailleurs, j’aime toutes les saisons. »
Le jour de la prise de vue, les conditions étaient rudes. « La porte de la tour était gelée, le vent avait poussé la neige à l’intérieur. Il a fallu forcer un peu pour l’ouvrir… un vrai moment d’hiver jurassien ! »
Surpris et ravi de sa sélection, Philippe voit dans ce concours une belle opportunité de partage, même si, sourit-il, « les incitations à explorer sont presque contradictoires pour quelqu’un comme moi, qui aime les endroits déserts ».
Actif chaque jour, il poursuit sa passion avec ferveur, appareil photo en bandoulière. « Je continuerai toujours, c’est certain. D’ailleurs, j’ai déjà envoyé mes images pour la prochaine catégorie. »
Son terrain de jeu va du pied du Jura à la France voisine, avec parfois quelques escapades plus lointaines.
À découvrir sur son site : www.emery-naturephoto.com
Propos receuillis par C. Alkabes