Longue vie à la nouvelle bannière 

La nouvelle bannière est présentée par le président Patrick Augsburger au porte-drapeau Alain Jeanmonod, devant ses marraines et parrains, Juliette et Olivier Jeanmonod. © Jordan Hertig

L’inauguration en grande pompe du nouveau drapeau de l’Union Instrumentale de Sainte-Croix s’est déroulée samedi passé. Le mauvais temps ayant eu raison de la parade dans les rues du village, les quelque deux cent cinquante musiciens et un large public se sont réunis au Centre Sportif pour assister à cet événement officiel.

En effet, la pluie et les nuages grisailleux ont contraint les organisateurs à déployer le « plan B » et c’est donc avec un programme légèrement retardé que la fête s’est déroulée en intérieur. Cela n’a bien entendu gâché en rien l’enthousiasme des visiteurs, on attendait de découvrir les motifs du nouvel étendard depuis un moment.

Cela faisait en réalité cinquante ans que cette cérémonie ne s’était produite au sein de la fanfare sainte-crix. Mais au fait, d’où vient cette tradition ? Retour en arrière.

D’abord appelée « l’Espérance » en 1874, l’Union Instrumentale de Sainte-Croix a rythmé les événements majeurs dans le développement du village, tels que l’inauguration du chemin de fer et du nouveau collège en 1893. On comprend alors l’importance qu’occupe la fanfare dans l’esprit des habitants. C’est pourquoi, en août 1882, le Comité des Dames offre la toute première bannière à la société musicale, un digne cadeau pour la féliciter également de sa quatrième place en deuxième division au Concours Internationale de musique à Genève.

Mais l’apparition des musiciens ne s’arrête pas là, puisqu’ils joueront en 1903 la musique officielle à l’occasion du centième anniversaire du Canton de Vaud. Forte de sa réputation, c’est tout naturellement que cette société fédératrice prend comme devise, dès 1910 : « Pour être forts, soyons unis. », devise qui viendra se coudre en toutes lettres sur les différentes générations de leur drapeau, symbole de ralliement pour une bonne cause et qui rappelle les valeurs de citoyenneté.

Car, oui, leur bannière, belle et discrète, aux couleurs d’un village, d’un canton, d’un pays, rappelées sur les tables durant cette journée, marche devant, rend les honneurs, et accueille les saluts sans préjugé.

Une belle manifestation pour une belle réalisation

En présence de nombreux amis, donateurs, partisans, la cérémonie débute par un défilé des bannières de toutes les fanfares présentes, un cortège drapé haut en couleurs. L’Orchestre d’Harmonie Municipale de Besançon est alors invité par Monsieur Michel Bornoz, désigné orateur officiel pour l’occasion, à jouer de leurs instruments un air entraînant et applaudi, non sans rappeler que les liens qui unissent la Suisse à la France dans la région forment, au lieu d’un mur, un pont.

Le public est attentif lorsque les personnalités publiques, toutes présentes, prennent possession tour à tour de la tribune.

L’historique de la société instrumentale est élégamment retracé dans le discours du président, Monsieur Patrick Ausburger ; le syndic Monsieur Franklin Thévenaz reprend la citation de Platon, chère à l’Union « La musique est une loi morale. Elle donne une âme à nos cœurs, des ailes à la pensée, un essor à l’imagination. Elle est un charme à la tristesse, à la gaieté, à la vie, à toute chose. Elle est l’essence du temps et s’élève à tout ce qui est de forme invisible, mais cependant éblouissante et passionnément éternelle », et la fierté se lit sur le visage d’Alain Jeanmonod, porte-bannière de l’Union, lorsqu’il remercie les donateurs qui ont aidé au financement du drapeau, et dessine sur les lèvres du public un sourire lorsqu’il partage l’anecdote suivante : « Un petit garçon est même venu me voir, m’a dit : ‘J’aime les drapeaux !’, et m’a glissé dans la main une pièce de cinq francs. » Des enfants, il y en avait ce jour-là, élèves des établissements primaires et secondaires de Sainte-Croix, pour nous interpréter leurs chants sous leurs parapluies joliment décorés de papillons découpés dans des partitions de musique.

Après ce passage musical frais et coloré, Madame Laurence Varela, présidente du Conseil communal, et Monsieur Pascal Broulis, conseiller d’état expriment justement à quel point « la musique adoucit les mœurs » et que l’occasion témoigne du savoir-vivre ensemble.

L’Union Instrumentale de Fleurier et la fanfare de Saint-Sulpice tiennent encore en haleine l’assemblée le temps d’un morceau, avant que le moment solennel et tant attendu n’arrive. L’ancienne bannière exécute sa dernière marche après de bons et loyaux services, vient rejoindre les anciennes générations du drapeau dans son socle et laisse place à la nouvelle qui tiendra également toutes ses promesses et valait le coup que l’on attende son apparition. Déroulée par ses parrain et marraine Monsieur et Madame Jeanmonod, elle dévoile ses couleurs vives, ses motifs contemporains, et flotte dans sa jeunesse avec volupté et souplesse. Un ravissement dans les yeux du public !

L’Union Instrumentale de Sainte-Croix reçoit ensuite la bénédiction du Seigneur, officiée par Monsieur le curé Philippe Baudet et Monsieur le pasteur Jean-Chrisophe Jaermann qui saluent l’immense travail et la dévotion des musiciens.

L’ensemble des fanfares se met alors à l’unisson pour interpréter l’Hymne de l’Instrum sous la direction de Monsieur Louis-Claude Villiger, sous-directeur depuis 2011, puis « La Marche de Sainte-Croix » dirigée par Monsieur Loïc Sebile, chef depuis 2008.

Enfin, Monsieur Michel Bornoz clot la partie officielle en déclarant une longue vie à la nouvelle bannière et un apéro offert. L’Boxon, introduit par le passage des toupins de la Jeunesse de Bullet, annonce la poursuite des festivités où Broche Géante et concerts des sociétés invitées et orchestre Musicool égaieront la fin de cette journée.

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