Tandis que les vacances de février arrivent, la neige, déjà absente durant la période des fêtes, n’est pas tombée comme escompté ces derniers jours. Bilan d’une saison hivernale mise à mal par les températures trop élevées et le manque d’or blanc sur les sommets.
Désastreux ! C’est le mot qui revient dans presque toutes les bouches, d’un bout à l’autre du Balcon du Jura. Si certains s’en sortent mieux que d’autres en raison de charges fixes moins élevées, la plupart sont unanimes pour dire que la saison hivernale 2019-2020 est catastrophique.
Largement relayée dans les médias, la douceur inhabituelle de cet hiver le place d’ores et déjà parmi les trois plus chauds depuis le début des mesures en 1864.
À un mois de la fin de la saison, le bilan est assez pessimiste pour les prestataires touristiques, d’autant plus que les prévisions pour les jours à venir ne laissent pas espérer l’arrivée des flocons. Aux Remontées Mécaniques des Rasses, on avoue une situation compliquée. «Nous n’avons pu ouvrir qu’une dizaine de jours jusqu’à maintenant, explique Corinne Graf, responsable marketing et communication. Les canons à neige n’ont presque pas fonctionné car il faisait trop chaud et ce qui a été produit a fondu à cause de la pluie. C’est dur pour le moral, mais on continue d’espérer une fin de saison un peu meilleure.» Les interrogations sont nombreuses quant à l’avenir. Les clients continueront-ils d’acheter des abonnements et des forfaits journaliers dans une région où les hivers sont de plus en plus doux ? Même constat du côté de l’École Suisse de Ski où la fréquentation des cours collectifs est en baisse. Plusieurs leçons ont dû être annulées ces dernières semaines et l’incertitude règne encore pour la semaine des relâches.
Le GSFR tire son épingle du jeu
Très peu de jours d’ouverture également pour la piste éclairée à Sainte-Croix et pas du tout du côté du Ski-Lift de Mauborget. Gérée par des bénévoles pour l’une et par des salariés à la demande pour l’autre, les deux sociétés réussissent ainsi à limiter les pertes financières.
Côté ski de fond, Les Rasses mis à part, c’est le néant. «Nous avons effectué un seul damage cet hiver, déplore Denis Montandon responsable des pistes à L’Auberson, mais comme il a plu juste après, les skieurs n’ont même pas pu en profiter.» C’est tout l’Arc jurassien franco-suisse qui a souffert de ce gros déficit d’enneigement. Rien d’étonnant dès lors à ce que les adeptes du skating ou du classique se soient rués en masse dans l’une des seules stations ouvertes, celle des Rasses. « Les pistes ont été tracées depuis le 3 décembre, presque sans interruption jusqu’à cette semaine. Nous avons drainé la clientèle des autres sites nordiques qui étaient fermés. Nous avons rarement connu une telle affluence », souligne Hugues Gander, président du GSFR.
Le manque d’or blanc a bien entendu des répercussions sur l’ensemble des prestataires touristiques de la région. Les restaurants aux abords des pistes en particulier ont ressenti les effets de cet hiver catastrophique. Une fréquentation en chute libre par rapport à l’année précédente, que seul le brouillard en plaine est parvenu à infléchir quelque peu. «Les journées ensoleillées nous ont heureusement amenés beaucoup de marcheurs. C’est une clientèle qui n’est pas pressée et qui prend le temps de se poser», explique Vincent Herrmann, patron du restaurant des Planets.
Le secteur de l’hôtellerie et de la parahôtellerie a lui aussi été impacté. Si le Grand Hôtel des Rasses n’a pas enregistré de désistement durant les fêtes de fin d’année, la situation est différente pour les vacances de février. L’établissement confirme que plusieurs clients ont déjà annulé leur séjour en raison du manque de neige.
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