Le 9 février la salle des concerts du CIMA a ouvert ses portes pour un évènement hors-saison et « hors-catégorie ». Sous la direction de Rodolfo Ritter, pianiste de renommée internationale, l’auditoire a gravi les sommets d’émotions sonores. D’adaptations de mélodies du quotidien aux interprétations d’œuvres du 19e et 20e siècle, le virtuose a fait jaillir du piano l’air pur et coloré du romantisme.
Rodolfo Ritter se produit en concert aux quatre coins du globe. En 2003, il remporte le premier prix du concours Angélica Morales-Yamaha à la ville de Mexico, son lieu d’origine. Le lauréat au concours Reine Élisabeth à Bruxelles en 2007 est un concertiste habitué de la Salle d’Honneur des Invalides à Paris, de la Salle symphonique de Copenhague ou encore de la Villa Altenburg à Weimar. Le maestro fait dialoguer « l’ivoire » et « l’ébène » en s’inspirant des endroits qu’il fréquente. L’ouverture du programme en témoigne : un hommage au patrimoine culturel de Sainte-Croix. L’artiste livre une série de morceaux écrits pour horloges musicales et automates. En première, les heures composées par Joseph Haydn pour orgue sont jouées au piano. C’est une suite d’arrangements courts et variés. D’une gaieté matinale à une somnolente douceur d’un soir en passant par le tourbillon d’une après-midi, ce bouquet d’octaves initie à la profondeur de la musicalité.
Moment lisztien
Le musicien amène le public dans le spectre sensoriel d’une époque où extase et chagrin, étonnement et rage s’expriment sans réserve. Une mélodie berçante de Robert Schumann cède la place à une deuxième composition étincelante aux rythmes surhumains et soutenus. Puis, une succession de préludes invite à arpenter un monticule d’un pas tantôt nostalgique tantôt candide. Des transcriptions par Franz Liszt d’œuvres d’autres éminents compositeurs du 19e traduisent un éventail d’humeurs. En passant d’une joie valsante parfois au ralenti dans les notes aiguës à une colère brûlante aux tons orageux, Rodolfo Ritter interprète les jeux de mains du maître romantique. En conclusion, un clin d’œil à l’universalité des airs chargés de sentiments avec l’intimisme coloré de Manuel Ponce.
Les auditeurs présents émus ont pu goûter le meilleur qu’offre un virtuose en concert. « C’est comme si je ne savais pas que de ce piano pouvait sortir un son si captivant », affirme Maria Caramia, responsable du CIMA.
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