L’hiver arrive bientôt dans nos contrées et les chaussées seront à nouveau mises à l’épreuve par l’eau, le gel et le sel. Un péril aux effets particulièrement destructeurs sur les pavés des caniveaux de L’Auberson. Réalisées en 1997, les bordures de trottoirs tombent littéralement en morceaux sous les roues des véhicules. Un problème auquel la Commune remédie à coups de trois ou quatre cents mètres par an.
Ce n’est un secret pour personne, en hiver à notre altitude il gèle à pierre fendre et c’est bel et bien ce qui arrive aux pavés de porphyre rouge qui bordent la Grand’Rue de L’Auberson. Les infiltrations d’eau, le sel de déneigement, l’usure du trafic automobile ont petit à petit détruit les joints protégeant les pavés et permis au gel de morceler les cubes de roche qui, sur certains secteurs, ne sont plus que gravier.
Selon Grégoire Wyss, responsable technique de la commune de Sainte-Croix, il est clair que le résultat actuel n’est pas celui auquel l’on s’attendait en 1997 lors des précédents travaux. « Avec l’expérience, nous avons constaté que les chaussées pavées ne sont pas adaptées à notre altitude. Aujourd’hui nous ne choisissons plus ce type de revêtement sur le territoire communal ». Ainsi ni la qualité de la pierre en elle-même, ni l’augmentation du trafic, ni la mise en œuvre par l’entreprise qui a réalisé les travaux à l’époque, ni même l’entretien courant ne sauraient être seuls mis en cause ; mais il semble bien s’agir de l’ensemble de ces facteurs qui conduisent à l’érosion des cunettes actuelles. Sur les près de trois mille mètres de longueur totale du village, certains tronçons vieillissent mieux que d’autres sans raisons flagrantes mais le problème est bien là : aussi esthétique soient-ils, l’ensemble des caniveaux doit être remplacés.
« La désolidarisation des pavés génère un risque de projection autant pour les usagers de la chaussée que pour les piétons lors du passage de la lame et de la fraiseuse à neige », explique Grégoire Wyss. C’est une des raisons pour lesquelles la commune procède depuis quelques années à divers travaux et essais afin de consolider et finalement renouveler entièrement les cunettes. « Nous avons procédé à un test sur septante mètres devant la boulangerie Dos Santos avec l’équipe de la voirie. Nous cherchions alors une solution pérenne et nous avons opté pour des matériaux de qualité avec la pose de cunettes en granit, stables et résistantes au gel ainsi qu’au sel de déneigement. » Le test ayant été concluant, mandat a été confié à l’entreprise DB Construction Sàrl sise à L’Auberson de procéder à ces travaux visant à terme d’harmoniser l’ensemble de la Grand’Rue.
Des travaux qui durent
Afin de garantir une exécution aussi solide que possible et ne pas bloquer la circulation routière, les réfections sont uniquement réalisées par tronçons de cent cinquante mètres environ, à raison de trois ou quatre cents mètres par année. À commencer par les zones les plus dégradées.
Il faut savoir que chaque chantier nécessite au minimum un mois de travaux. La première semaine il s’agit de découper la chaussée, évacuer les gravats et creuser une tranchée de quarante-cinq centimètres de profondeur en moyenne. L’Auberson étant un village relativement plat, il est nécessaire de niveler intelligemment afin de permettre aux eaux de s’écouler et rejoindre les collecteurs qui drainent la rue en direction de la sortie de la patinoire ou de la STEP. Le but est d’éviter la stagnation dans d’éventuelles cuvettes qui pourrait alors générer des infiltrations ou des plaques de verglas.
Durant la deuxième semaine du chantier un lit de béton armé est coulé, ce dernier doit sécher durant encore deux semaines. « C’est une exigence que nous avons fixée afin de garantir la stabilité des cunettes qui seront posées par-dessus avec du mortier », ajoute Grégoire Wyss. Enfin, la phase finale consiste à rhabiller la chaussée d’une couche de huit centimètres d’enrobé bitumineux. Le renouvellement total du village devrait se terminer d’ici 2024 et, bien qu’il soit difficile de prédire l’avenir, le granit d’Italie du nord ainsi posé devrait durer au moins au-delà de l’âge de la retraite de l’entrepreneur.