Une trentaine de membres du législatif et de l’Exécutif sainte-crix s’est rendue à Genève samedi dernier afin de découvrir les expériences des physiciens qui cherchent à élucider les plus grands mystères de l’univers à travers l’étude des particules.
Les élus ont profité de leur visite dans la cité de Calvin pour découvrir aussi les coulisses de la Radio Télévision Suisse.
6 avril, huit heures, un magnifique soleil brille à Sainte-Croix et pourtant une trentaine de conseillers communaux et municipaux part à bord d’un autocar qui s’engouffre sous la couche de brouillard. Le groupe se rend à Genève pour une journée récréative et néanmoins enrichissante. C’est le président du conseil communal, Laurent Buchs ainsi que sa compagne Nathalie Hof, qui ont pris sur eux l’organisation de cette excursion annuelle.
Arrivé sur le parking du CERN, on se rend vite compte que le lieu est pour le moins fréquenté. Divers cars étrangers stationnent déjà devant le globe de la science et de l’innovation (vestige de l’Arteplage de Neuchâtel) emblème et point de repère pour l’Organisation Européenne de la Recherche Nucléaire. Ayant montré patte blanche et obtenu le laisser-passer qui leur permet de débuter la visite, les élus se fraient un chemin à travers une foule de jeunes visiteurs aux accents divers. Une physicienne multi-diplômée, première guide de la journée, débute les explications et les projections vidéos vulgarisant les complexes expériences réalisées dans les laboratoires franco-suisses. L’on retient avant tout que le CERN est une collaboration qui transcende les frontières en réunissant vingt-trois pays membres, huitante pays partenaires et des milliers de chercheurs à travers la planète. Leur but commun est de sonder les mystères de la vie et les mécanismes qui étaient à l’œuvre lors du Big Bang. Pour ce faire, le centre de recherches a réalisé un chantier pharaonique. Le plus grand accélérateur de particules au monde, le LHC (Large Hadron Collider). Un tunnel circulaire de 27km contenant 1’232 aimants dipolaires de 35 tonnes et où se collisionnent des protons à une vitesse proche de celle de la lumière.
Les trous noirs sont troublants
Le centre de contrôle de l’expérience ATLAS capte et enregistre les résultats de ces millions de collisions. De cette salle aux aspects de poste de pilotage de vaisseau spatial, les données sont transmises aux quatre coins de la planète pour analyse.
De là, le groupe effectue une incursion en territoire français afin d’approcher enfin concrètement les tubes, aimants supraconducteurs et autres éléments prodigieux qui composent le LHC.
Il est déjà 13h15 lorsque chacun regagne l’ambiance feutrée de l’autocar, le cerveau en ébullition et l’estomac dans les talons. Il faut dire que les méninges ont été fortement sollicitées. Proton, quark, gluon, boson de Higgs, trou noir, énergie noire et matière noire sont autant de termes qui portent notre conscience aux frontières de l’entendement. Les guides-physiciens semblent venir d’un monde bien éloigné de celui du commun des mortels et il n’est pas simple de suivre leurs explications.
Heureusement, le programme de l’après-midi sera plus élémentaire : un succulent buffet froid servi au pied de la tour de la télévision. Le temps de manger à la vitesse de la lumière et voilà déjà le moment de suivre de nouveaux guides dans les coulisses d’un autre univers, celui de la Radio Télévision Suisse. Les plateaux télés choquent par leur incongrue familiarité, des lieux connus, mais pourtant si étranger lorsque on les traverse « en vrai ». On s’étonne : « On croirait voir des décors du Carnaval ». On remarque aussi les centaines de projecteurs, câbles et caméras qui ornent les studios et qui rivalisent avec autant d’écrans, boutons, consoles et ordinateurs tapissant les régies.
Au détour d’un couloir, on aperçoit un visage connu, on se salue, on échange quelques mots avec un journaliste sportif ou un présentateur météo. D’ailleurs, « Présenter la météo c’est un métier » déclare la guide avant de proposer innocemment aux élus de tenter l’expérience. Laurent Buchs et Jean-Philippe Favre se prêtent alors à l’exercice, non sans un certains brio, tchatche et bagou oblige.
Puis vient le moment de rentrer sur le territoire communal, la journée s’achève avec une revigorante raclette et pour les plus résistants, une visite à la soirée des Yodleurs.