Dans les magasins d'alimentation, les pharmacies ou les kiosques, les professionnels se retrouvent eux aussi en première ligne face au Coronavirus. Entre inquiétudes et mesures de sécurité, changements et adaptations, petit point de situation six semaines après la mise en œuvre des directives.
Passé le chaos des premiers jours et la ruée dans les magasins suite aux annonces du Conseil fédéral pour renforcer les mesures de protection contre le Covid-19, les choses se sont heureusement calmées. Pour les grands distributeurs, comme pour les petits commerçants, il a fallu dans un premier temps improviser et s'adapter. Désormais les moyens de sécurité mis en place se sont affinés. Marquage au sol, limitation du nombre de personne en fonction de la taille du magasin, désinfection des mains, des chariots et des terminaux de paiement, installation de plexiglas pour protéger les employés et les clients, tout un arsenal de mesures a été déployé afin de limiter au maximum le risque de propagation du virus.
Ces dispositions sont globalement bien comprises et acceptées par la clientèle, explique le porte-parole de Coop. « A Sainte-Croix, la capacité maximale est de cinquante-cinq personnes à la fois. Il règne bien entendu une certaine nervosité et il faut parfois rappeler les règles mais dans l'ensemble les choses se passent bien », ajoute-t-il.
Un constat partagé par le géant orange. « Nous n'avons pas relevé des incivilités ou des marques d'agressivité dans notre succursale de Sainte-Croix, relève Tristan Cerf, porte-parole de Migros. C'est dû, sans doute, au fait que dans les villages les gens se connaissent et donc se respectent plus ».
Employés et clients plutôt rassurés
Les petits commerçants et leurs collaborateurs partagent cet avis et confirment que l'ambiance est relativement sereine dans les négoces de la place. « Je n'ai pas peur d'être contaminée dans le cadre de mon travail, nous dit Bénédicte Tyrode. Le magasin est petit et un seul client peut entrer à la fois. De plus, la banque à fromages nous permet de garder nos distances sans problème. »
Chez Coop et Migros, le port du masque est interdit pour les caissières, tandis qu'Olivier Bahon, gérant du Denner de Sainte-Croix a décidé pour sa part de laisser le choix à ses collaboratrices. « L'essentiel c'est que le personnel se sente en sécurité. Si une employée choisi de porter un masque et des gants, elle est libre de le faire », résume-t-il. Dans son établissement, à mi-chemin entre la moyenne surface et le petit magasin, les consignes ne semblent pas toujours bien suivies ou bien comprises et les vendeuses sont contraintes de les rappeler très souvent ! «Nous ne pouvons pas engager un agent de sécurité pour contrôler les entrées. Les clients doivent attendre leur tour et prendre une carte, car seule une quinzaine de personnes peuvent se trouver en même temps à l'intérieur ».
Quant aux petits commerces d'alimentation de la place, ils se sont eux aussi organisés pour répondre aux normes en vigueur mais également pour répondre aux besoins de leur clientèle. Nombre d'entre eux proposent des livraisons gratuites afin que les gens puissent recevoir le pain, la viande, le fromage ou les produits frais qu'ils affectionnent.
« Nous n'avons plus de commandes de la part des restaurants, mais les demandes de livraisons chez les particuliers compensent un petit peu », explique Martial Barrière. Un service personnalisé, grandement apprécié des personnes qui ne peuvent plus se déplacer pour faire leurs courses. « Il faudra s'en souvenir lorsque cette crise sera passée et continuer de soutenir les commerces locaux », résume une dame à la sortie d'une boulangerie.
Pharmacies à l'écoute des clients
Particulièrement sollicitées en cette période, les pharmacies ont pris les mesures nécessaires pour protéger leurs employés et leur clientèle. « Au début nous avions quelques appréhensions, mais maintenant ça va beaucoup mieux, admet Céline Crucet de la Pharmacie Touré. On est bien protégés, les clients sont respectueux et suivent les consignes. Mais il règne une ambiance particulière et les gens ont besoin d'être rassurés. » Si la pénurie de gel hydroalcoolique et de masques a parfois engendré quelques tensions, la tendance est désormais à l'apaisement.
Quant aux personnes âgées ou à risque, nombre d'entre elles ont entendu les recommandations et évitent de se déplacer pour aller chercher des médicaments. Elles sollicitent des conseils par téléphone et ont recours au service de livraison gratuit.
Soutenir les commerces locaux
Face à la situation exceptionnelle que nous vivons actuellement, les commerçants du Balcon du Jura font preuve d'inventivité et d'adaptation. Qu'il s'agisse des boulangers, des bouchers, des fromagers, des primeurs ou encore de tout autre commerce de détails, tous se mobilisent pour que leurs clients puissent bénéficier de livraisons à domicile. Si certains offraient déjà ce service avant la crise, d'autres l'ont mis sur pied en quelques jours seulement. Une liste non exhaustive des prestations et des services est disponible sur le site de la Commune de Sainte-Croix.
Il est aussi possible de soutenir les entreprises locales actuellement fermées en achetant un bon à faire valoir sur un achat futur. Toutes les informations sont sur le site « Soutien aux commerçants de la Broye et du Nord Vaudois ».
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