À l’approche de Noël, les Cartons du cœur de Sainte-Croix peinent à récolter des produits laitiers et de la viande. Habitués à faire au mieux avec ce qu’ils reçoivent, les bénévoles manquent également cruellement de dons.
« Nous ne recevons presque plus de produits laitiers et de viande », s’inquiète Nathalie Pauli, responsable de l’antenne des Cartons du cœur de Sainte-Croix. Rencontrée avec un groupe de bénévoles, mercredi dernier, dans le local ripoliné de la place du Marché, à Sainte-Croix, la responsable est partagée. Le noyau de fidèles reste généreux, à commencer par les propriétaires des lieux, Pierrette et Jean-Marc Jaccard, la boulangerie Taillaule, une grande surface et quelques personnes privées, dont Anne-Claude Monti, énumère Nathalie Pauli. Mais les « crousilles » déposées dans des commerces de la place restent quasi vides d’un passage à l’autre. Et les quatre récoltes annuelles dans les grandes surfaces ne suffisent pas à « tenir » sur la durée.
Les charges sont là : un loyer de 5’500 francs, et une participation aux frais de transport de 2’160 francs jusqu’ici pour 2019. À cette date, la structure avait reçu 960 francs de dons (moins de la moitié des années précédentes) et pour 550 francs de produits divers. La Commune, qui avait soutenu les Cartons du cœur par 4’000 francs en 2018 et 2’400 francs en 2017 - « des soutiens exceptionnels pour des couvertures de déficit », précise le syndic Cédric Roten - n’a rien versé cette année. Sainte-Croix dépend financièrement de l’antenne d’Yverdon-les-Bains des Cartons du cœur. Et c’est pareil pour les vivres donnés par Table Suisse, dont le volume connaît des fluctuations.
Une fois par mois
À Sainte-Croix, l’activité repose sur le travail des bénévoles locaux. Ils sont une dizaine, souvent des personnes qui ont eu besoin de la structure à un moment de leur vie. Ces bénévoles sont présents lors des arrivées de marchandises, les mercredis et vendredis en fin de journée. Leur travail : répartir et ranger les produits dans les congélateurs, les frigos ou les rayons des étagères des trois petits locaux à l’arrière du magasin. Mercredi dernier, les congélateurs et les frigos étaient peu garnis. En revanche, la réserve était pourvue en pâtes et en briques de lait.
Agencé avec du mobilier récupéré, le magasin est bien organisé. Les bénéficiaires, qui ont présenté leur carte d’identité attestant qu’ils résident sur le Balcon du Jura, sont enregistrés. Ils peuvent venir chercher des vivres et des produits de première nécessité une fois par mois. Familles nombreuses ou monoparentales, personnes faibles économiquement ou momentanément dans le besoin, les intéressés sont nombreux. Ils reçoivent des produits de base sans distinction, mais ils peuvent opter pour les produits frais de leur choix. La responsable Nathalie Pauli regrette que les seniors qui souvent ont beaucoup de peine à boucler les fins de mois et ont plein droit à cette aide, n’osent pas passer la porte du local, par crainte du regard des autres. En 2018, 1094 cartons ont été distribués à 246 familles, qui correspondent à 582 adultes et enfants.
Les bénévoles paient également de leur personne pour récolter des dons. « Je suis très heureuse de leur aide », souligne Nathalie Pauli. Ils assurent par exemple une présence 3-4 fois par an devant les commerces où ils sollicitent les clients à acheter quelques denrées pour les Cartons du cœur. Le 14 décembre 2019, ils seront présents au Marché de Noël où ils proposeront des décorations de leur fabrication. Et une action de récolte de produits à la Migros est agendée au 24 décembre 2019 sous le slogan « Aidez-nous à aider », précise la responsable.
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