Depuis plusieurs semaines, le pays connaît une canicule rarement vécue et un mois de juillet caractérisé par une très grande sécheresse. Les quelques orages de samedi passé ont bien rafraîchi l’atmosphère et il est tombé une bonne quantité de pluie dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, mais cela ne suffit en rien à résoudre une problème qui demande des mesures énergiques.
La canicule a pris cette année des proportions exceptionnelles, peut-être agréables pour certains, mais aussi inquiétantes pour d’autres. Le canton de Vaud a pris les choses en mains, planifié des mesures urgentes et même sollicité l’armée pour venir en aide aux agriculteurs de montagne dont le bétail souffre d’un manque d’eau et bientôt d’un manque de fourrage (voir page 14).
Aux grands maux…
Le plan ORCA a été déclenché et c’est l’Etat-Major cantonal de conduite qui pilote les mesures de secours. Ingénieur agronome domicilié à Sainte-Croix, Jean-Bruno Wettstein est sollicité pour coordonner les opérations qui concernent non seulement les alpages, mais aussi la plaine, le danger d’incendie, les mesures de protection de la population de la faune et de la flore.
Dans nos alpages la situation est difficile, mais le Canton a décidé de ne pas faire descendre le bétail, car les choses ne vont pas mieux en plaine. Il a donc mis en place des dispositions qui seront réalisées par l’armée et la protection civile. Entre Saint-Cergue et Provence des réservoirs ont été installés qui seront alimentés en eau par les superpumas du bataillon d’aide en cas de catastrophe 1 depuis le lac de Neuchâtel, ceci afin d’éviter de pomper sur le réseau et de risquer de péjorer l’ensemble de la population.
L’engagement de l’armée n’entraîne aucuns frais pour le canton de Vaud. Il est planifié pour une durée maximale de seize jours (jusqu’au 4 août).
On trouvera de tels réservoirs de 53 m3 aux Rochats, aux Cluds et à Grangeneuve où les agriculteurs pourront s’approvisionner en libre-service. Ils ont tous été avertis de ces mesures et disposent d’une hot-line pour s’annoncer ou demander des renseignements. Les pâturages qui sont très difficiles d’accès peuvent demander un approvisionnement par camions.
Une réflexion s’imposera
La commune de Sainte-Croix alimente depuis une quinzaine de jours les réservoirs de La Gittaz auxquels sont reliés ses abonnés. Plus récemment, les agriculteurs de ces hameaux ont obtenu la possibilité de s’alimenter en eau par une hydrante à Sainte-Croix.
Selon Jean-Bruno Wettstein, cet été 2015 va rester longtemps dans les mémoires et pourrait bien modifier la vision de l’aménagement des pâturages. En effet la présente canicule survient plus tôt dans l’année qu’en 2003 et avec des températures plus élevées. Les effets du réchauffement climatique, même s’ils sont difficilement mesurables et prévisibles, ne sont donc pas des illusions et la répétition plus rapide de ce phénomène va engendrer une réflexion fondamentale.
Mesures sanitaires
Sur le plan sanitaire, le Canton a publié des recommandations à l’intention des personnes âgées et évoqué la mise en place d’un réseau de visites aux personnes seules. Dans la commune de Sainte-Croix le municipal Cédric Roten nous apprend que l’Exécutif a pris connaissance de la liste des personnes qui sont visitées par le Centre médico-social et a recommandé à celui-ci de rester très attentif à cette problématique.
Etant donné la fréquence croissante des fortes chaleurs, la Municipalité a pris l’option de mettre en place dès l’année prochaine un réseau de bénévoles qui seraient chargés de rendre visite aux personnes seules, afin de les inciter à boire de l’eau et à s’assurer que tout va bien.
Dans l’immédiat, en plus des restrictions d’usage de l’eau, l’interdiction des feux et des feux d’artifice sur tout le territoire cantonal est maintenue et il est fort probable que ces mesures contraignantes seront prolongées jusqu’à la Fête nationale.
En tous les cas la plus grande prudence s’impose.
J.-Cl. P.
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