Vingt ans d’activité fébrile et efficace à la tête du département des finances du gouvernement vaudois, cela se fête. Et c’est à Sainte-Croix que l’apéritif de départ de Pascal Broulis, l’enfant du pays, s’est déroulé. Au cinéma Royal tout d’abord, puis au Grand Hôtel des Rasses.
Pascal Broulis a voulu marquer ainsi vingt ans de « belles rencontres, de solides amitiés, de riches et fructueuses collaborations ». Fête privée, même si la plupart des participants sont des personnalités publiques, loin des célébrations médiatisées, fête tout de même puisque sur les trois cents invitations lancées, plus de deux cent soixante personnes ont répondu présent, un signe tangible de la popularité du ministre et de l’estime dont il bénéficie dans ces milieux politique, économique et culturel.
Un film riche en émotions
La première partie s’est déroulée au cinéma Royal, quasiment comble pour l’occasion, avec un film proposé par Adeline Stern, La panthère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier, qui a été suivi religieusement par l’assistance, impressionnée par cet éloge à la beauté, à la patience et au respect de la vie animale et de la nature. Le film a été précédé d’une séquence du « Ciné Journal Suisse » qui racontait avant chaque représentation les actualités suisses et internationales. Ce montage réalisé par le photographe Jean-Bernard Sieber et Laurent Busslinger, collaborateur personnel de Pascal, a permis de rappeler quelques-uns des plus beaux parmi les 7373 jours passés au Conseil d’État du 1er juillet 2002 au 30 juin 2022.
Puis les invités, dont les conseillers d’État anciens, présents et futurs et de nombreux représentants vaudois à Berne, se sont rendus au Grand Hôtel des Rasses pour la partie officielle. Le temps clément, bien que sans soleil, a permis de prendre l’apéritif sur la terrasse avant de se diriger vers la salle Belle Époque pour les discours, ponctués par les chants en langue imaginée et les danses des trois artistes du groupe Nørn toutes de blanc vêtues.
Références à la Grèce
Le premier discours est confié à Vincent Grandjean, ancien chancelier et treizième du nom, qui a travaillé longtemps avec Pascal. Ses propos tout imprégnés de culture grecque, citent Socrate et ses interrogations sur les notions de bien commun, sur les valeurs fondamentales que sont entre autres la démocratie, l’intégration, le respect des institutions. Il conclut en remerciant le ministre de son activité et en lui souhaitant longue vie.
Puis la présidente du gouvernement (jusqu’à hier à minuit) Nuria Gorrite adresse à l’homme aux cent mille voix la reconnaissance du Canton. Personnalité hors norme, il a remplacé les dettes vaudoises par la mention « AAA », chantre de « l’impôt heureux » et des finances saines, il est ravi d’évoquer « la main des recettes » et la « main des prestations » qu’il mélange volontiers, préfigurant des tours de magie. Comme le fait d’utiliser l’argent de tous pour prévenir les difficultés, un argent qui n’est pas un but en soi, mais un moyen de donner à l’État l’équilibre nécessaire, notamment pour investir.
Une énergie inextinguible
Responsable des affaires extérieures, il a assuré le rayonnement du Canton à l’étranger avec force et conviction, mais aussi renforcé le poids des cantons face à la Confédération. Respectueux inconditionnel des institutions qu’il a servies et incarnées, il les considère comme dépassant les personnes et nécessaires au bon fonctionnement des autorités.
Imprégné d’une profonde culture historique abreuvée par la démocratie grecque, Pascal s’est montré aussi défenseur acharné d’une presse diverse et libre, même si cela a pu être parfois tendu. Bâtisseur aux sens propre et figuré, il a aussi contribué à renforcer le politique par rapport à l’administration, à réformer le Conseil d’État dont il a été le premier président. Doté d’une énergie inextinguible et d’une réelle sensibilité, il a présenté une vision du futur et dressé des passerelles.
Sans cacher les prises de tête à l’approche du budget notamment, la présidente a loué l’esprit de collégialité et la force de propositions qui ont donné force et constance au gouvernement et elle a conclu par ses vœux de réussite et de bonheur.
Remerciements et souvenirs
Pascal Broulis a conclu la partie officielle en adressant tout d’abord ses remerciements aux orateurs et aux organisatrices de l’événement, à Jean-Claude Junod qui avait demandé au Canton de « nous le rendre en bon état » ce qui a visiblement été respecté. Il a remercié aussi Charles-Louis Rochat qui, lors de son élection, lui avait offert « la pelle du 18 juin » (en référence à De Gaulle), pelle qu’il a précieusement conservée. Merci également à sa coéquipière de l’époque Jacqueline Maurer et enfin à son épouse Brigitte et son fils Alexandre.
Pascal retrace ensuite ses vingt ans d’activités foisonnantes au gouvernement, un récit trop long pour être reproduit ici et que nous publierons dans une prochaine édition.
Vient enfin le temps des cadeaux, soit un drapeau vaudois, deux oiseaux délicatement sculptés et un livre d’or confectionné à partir des témoignages envoyés par les invités.
Un apéritif dînatoire conclut cette cérémonie au milieu des conversations enjouées et des commentaires admiratifs et reconnaissants pour l’héritage laissé par « notre » ministre.
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