Les membres de la société de Jeunesse de Bullet, renforcés par leurs pairs de L’Auberson, se sont serrés les coudes pour mettre sur pied en fin de semaine le Camp de ski des Jeunesses campagnardes, qui a connu un succès éclatant. La neige et l’esprit festif étaient au rendez-vous. Toutefois, les participants aux épreuves sportives étaient moins nombreux que lors d’éditions précédentes.
« Sainte-Croix, c’est comme Kitzbühel, mais en plus petit ! ». Paraphrasant l’ancien syndic de Sainte-Croix Franklin Thévenaz, Yvan Pahud, vice-syndic et conseiller national, était au diapason de la joyeuse ambiance qui régnait dimanche en fin d’après-midi au Centre sportif des Champs de la Joux. Lors de la cérémonie officielle animée par le corps de musique La Montagnarde de Bullet, il a chaleureusement remercié les Jeunesses de Bullet et de L’Auberson, organisatrices du Camp de ski des Jeunesses campagnardes, et qui ont, selon lui, « transformé le Balcon du Jura en une véritable station alpine ». Tout y était, a-t-il poursuivi : des pistes de ski, du soleil, de la musique, deux bars, dont un « mythique bar des neiges mobile sur ratrac ».
Maude Schreyer, syndique de Bullet, partageait le même enthousiasme en s’adressant à la quarantaine de jeunes qui ont bossé pendant un an avec leur présidente Elodie Dugon pour accueillir les sociétés de Jeunesse de tout le canton, après 2002 et 2016. « Vous avez une fois de plus fait preuve d’un dynamisme et d’une motivation exceptionnels pour mettre sur pied cette nouvelle édition du camp de ski de la Fédé ». Elle a souligné que « l’organisation d’une telle manifestation montre la force du travail d’équipe »
et élargi ses remerciements à tous les bénévoles ainsi qu’aux Remontées mécaniques et au Groupement des skieurs de fond des Rasses « qui ont tout mis en œuvre pour que les participant.e.s puissent chausser les skis et filer sur les pistes ».
Trop peu de skieurs
« Le camp de ski est notre manifestation la plus dépendante de la météo. Nous étions inquiets en début de semaine, mais il a heureusement un peu neigé », relevait Daniel Turin, nouveau président du comité central de la Fédé. Toutefois, il regrettait, avec Julien Durussel, président de la commission ski de la FVJC, une participation aux joutes sportives bien inférieure à celle des camps de ski précédents. Ils et elles étaient par exemple 700 en 2016 à Bullet, et 300 seulement cette année. Les deux responsables déploraient également que sur 162 compétiteurs inscrits au slalom géant, 127 seulement se soient présentés au portillon de départ (voir sous-papier).
À l’instar de tous les événements organisés par la FVJC, le camp de ski cultive un certain nombre de traditions, fidèlement respectées dimanche : le défilé des bannières des sociétés participantes, le chant à pleine voix de l’Hymne vaudois et de celui de la Fédé, et l’obligation faite aux orateurs de terminer leur discours en chanson. Maude Schreyer a entonné « Quand te reverrais-je, pays merveilleux », la chanson mythique de Michel Blanc dans Les Bronzés font du ski, tandis qu’Yvan Pahud s’est lancé dans un Yodel avec des couplets aux paroles revisitées de son cru.
La manifestation était placée sous le signe de l’espace. Rencontré au stand d’information sous la cantine, Jonas Nick expliquait :
« Nous avions d’abord choisi la Suisse comme thème, mais trop de Jeunesses avaient le même. Nous avons pensé aux Tropiques, mais finalement, c’est l’Espace qui a inspiré les décors de la cantine et du caveau », et jusqu’à la tenue des maîtres de cérémonie, Karen Mermod et Luca Perrenoud, déguisés en astronautes.
Le camp de ski, ce sont aussi des soirées musicales et festives jusqu’au bout de la nuit , et cette édition n’a pas failli à la règle.
Beaucoup de fierté
À l’issue de la manifestation, Elodie Dugon, présidente du comité d’organisation, était rayonnante, malgré la fatigue. « Je suis fière et contente que tout ait si bien joué avec notre équipe de quarante-trois personnes » – moyenne d’âge 24 ans, glisse-t-elle. Ils étaient répartis en commissions : construction (du caveau notamment), décoration, cuisine, ravitaillement, sport, sécurité, sanitaire, animation, parking-transports, information, etc. Chacun savait ce qu’il ou elle avait à faire, et pouvait recourir à la présidente « dans le feu de l’action ». Trois cents participants ont acheté une carte de fête, d’autres jeunes sont venus à un moment ou à un autre. Samedi soir, l’affluence dépassait les mille personnes, relève la présidente.
« Tout a bien roulé, même s’il y a eu de petits couacs et des oublis», confie-t-elle spontanément. Des problèmes ont été réglés, comme le renforcement des contrôles aux portes de secours samedi soir. Le dispositif médico-sanitaire Hemostaz est intervenu à quelques reprises, surtout pour de la bobologie, rapporte la présidente. « Il y a eu assez peu d’interventions, mais deux personnes ont été conduites à l’hôpital », complète un ambulancier. Le répondant d’urgence (First Responder) s’est déplacé deux fois.
Déjà membre de la Jeunesse lors du camp de ski de 2016, Elodie Dugon met en avant l’aspect formateur de telles manifestations:
« on apprend beaucoup, à la fois à être autonome et à travailler en équipe, cela reste pour toute la vie. »