Les paysages helvétiques nourrissent la créativité de Csenge Bíborka. La splendeur du Balcon du Jura pousse l’artiste transylvanienne à briser les carcans académiques. Elle fait naître un univers particulier. Aussi terrestre que magique, son œuvre est telle un cocktail rafraîchissant qui floute les frontières entre l’observation et l’imagination. Comment compose-t-elle ce monde à part ?
L’étalage de droite présente une atmosphère légère et estivale aux teintes vertes. La devanture de gauche est une fenêtre sur un monde chaleureux et hivernal fait de blanc. Ici, des branches de lierre en émeraude qui se développent sur un fond de bleu-vert. Certains détails relèvent d’un réalisme des paysagistes naturalistes. En revanche, le coloris affirme une liberté créatrice. Là, une rive verdoyante peinte aux traits impressionnistes. Toutefois, sur le rocher au milieu de la rivière figure une créature fantastique. Ces êtres imaginaires, Csenge Bíborka les traduit en sculpture. Les élégantes silhouettes, composées de porcelaine bone china et de pâtes polymères, sont vêtues de et parfois intégrées dans un décor de matières diverses. Une nymphe aux cheveux en laine côtoie Déva, déesse hindoue, au ventre perlé.
Source d’inspiration
La douceur féerique caractérise le style de Csenge Bíborka. Or, le lien avec la nature environnante est solide. D’abord, chaque toile est faite à partir d’observations. « Lors de mes balades, je prends des photos. À partir d’un détail, je crée sur les canevas. La réalité et la fantaisie s’entremêlent », explique-t-elle. Quant à ses aquarelles, l’artiste emprunte sa démarche aux impressionnistes: elle peint en plein air. Puis, des matériaux naturels dont certains trouvés tout au long de ses promenades sont incorporés dans ses figurines. Achevés, les personnages sont photographiés dans un cadre spécifique. « Ces images que je partage avec plaisir documentent l’écosystème dans lequel ces petits êtres se pavanent. »
Son univers naît dans et par la nature. Son mode opératoire se repose sur l’enracinement dans sa terre adoptive. En sus de ses tableaux et sculptures, la salle dédiée aux réalisations de ses neuf élèves ou encore la venue de Laudine Dard qui a donné lors du vernissage un concert sur une harpe manufacturée chez David à Sainte-Croix démontrent son ancrage dans la communauté artistique de la région.
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