Le nouveau scanner renforce la qualité et la sécurité des soins sur le Balcon du Jura et au-delà. Inauguré lundi en présence de la conseillère d’État Rebecca Ruiz, « il répond à un réel besoin », ont martelé les différents intervenants.
« Les habitants de notre canton ont tous et toutes droit à des soins de qualité, quelle que soit la région du canton où ils vivent… » C’est ce qu’a affirmé lundi au RSBJ Rebecca Ruiz, Cheffe du Département de la Santé et de l’Action sociale (DSAS), mettant en évidence le rôle du scanner dernier-cri récemment installé à l’hôpital de Sainte-Croix. Elle était accompagnée de la Dresse Virginie Spicher, directrice générale de la santé.
Avec d’autres orateurs, tels que le directeur Alain Périat ou Robert-Tito Haarpaintner, président du Conseil d’administration, Rebecca Ruiz a souligné l’importance du nouvel outil de radiologie installé à Sainte-Croix. Ce « symbole d’une santé publique forte » répond aux besoins du pôle de santé du Balcon du Jura, mais également du haut du Val-de-Travers.
Diagnostic rapide
Actuellement, les demandes dites « non urgentes » provenant de l’hôpital de Sainte-Croix peuvent aller jusqu’à trois semaines d’attente pour être examinées par l’un des trois scanners en activité dans le Nord vaudois (90’000 habitants). Le nouvel outil assure une prise en charge rapide, sécurisée et performante des patients. La diminution des frais de déplacement en ambulance des personnes hospitalisées pour la réalisation d’examens sur Yverdon-les-Bains ou Lausanne est aussi un élément à prendre en compte, notent de leur côté le directeur et Mohamed Ben Abdeljelil, chef du projet « CT Scanner » au sein de la radiologie.
La genèse du projet remonte à 2008, portée par le Docteur Paul Schneider, ancien médecin-chef de l’hôpital et la Dresse Viviane Ledermann, ancienne cheffe de la radiologie, qui s’est impliquée corps et âme pour le développement de la sénologie à Sainte-Croix et dans la région Berne-Neuchâtel-Jura. Viviane Ledermann se souvient qu’à l’époque, un audit de faisabilité avait conclu que l’hôpital n’avait pas les moyens d’investir dans un outil qui n’aurait pas été rentable. Ce n’est plus pareil aujourd’hui.
Un gros million de francs
Relancée il y a trois ans, la consultation du projet de scanner a pris en compte « les avis des médecins de premier recours de la région, du domaine pré-hospitalier, des équipes médicales d’urgences, de l’ambulatoire et de l’hospitalier », précise Alain Périat. Il ajoute : « forts de ces avis convergents, nous avons été convaincus du bien-fondé du projet ».
L’acquisition d’un scanner a dû passer le cap de la commission cantonale de régulation des équipements médico-techniques lourds, avec la levée d’un décret cantonal par le Conseil d’État en 2021. Ensuite, les choses sont allées très vite. Appel d’offres et adjudication en janvier 2022, travaux architecturaux de juillet à novembre, installation, mise en service et formation du personnel de radiologie le mois dernier.
La dépense globale est de 1,05 million de francs, dont 535’000 francs pour l’acquisition du CT Scanner. La Fondation de soutien a participé à hauteur de 300’000 francs, relève Nathalie Clot, présidente de la Fondation. Et deux généreux legs ont été affectés à ce poste. Les travaux architecturaux ont coûté 515’000 francs. Jean-François Loup, du bureau Dolci Architectes, explique que la dalle du sol a été renforcée pour supporter un poids de deux tonnes, et que l’enveloppe du local a été plombée afin de contenir le rayonnement de la machine.
Six à dix secondes
Les quelque 55 personnes présentes à l’inauguration – dont l’ancien conseiller d’État Pascal Broulis, les syndics et députés du Balcon du Jura et d’anciens médecins de l’hôpital - ont visité par petits groupes le local du scanner, à l’ambiance feutrée, aménagé dans l’ancien laboratoire de l’hôpital. Mohamed Ben Abdeljelil présente le déroulement de l’examen : la personne est positionnée de manière optimale sur le lit. L’exposition au scanner dure de 6 à 10 secondes maximum, le corps est balayé à 64 images par seconde, en trois dimensions. Les images sont ensuite reconstruites par le biais de l’intelligence artificielle. Le radiologue, présent tout au long de l’examen, a besoin d’une quinzaine de minutes pour lire et analyser les images, complète en substance le Dr Oscar Daher, directeur médical du RSBJ.
Deux douzaines de passages au scanner ont déjà été effectuées. Le RSBJ estime que 600 à 800 examens seront réalisés par an, une activité appelée à croître. Les investigations neurologiques, ostéo-articulaires, digestives et thoraciques sont concernées à parts égales.
Dans un contexte de vieillissement de la population, le scanner est « un outil diagnostic de choix », avise Rebecca Ruiz. Les personnes les plus âgées ou à mobilité réduite éviteront les désagréments engendrés par le déplacement et les frais supplémentaires qui les font parfois renoncer à de tels examens.
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