La cérémonie d’inauguration du MuMAPS a fait rayonner le nouvel écrin qui abrite désormais la mémoire, les savoir-faire et le futur de l’histoire industrielle de Sainte-Croix. Une fierté pour tous les acteurs qui ont contribué à sa réalisation.
« C’était impossible, alors ils l’ont fait ! » Président du comité de pilotage du projet, Robert Martin a conduit avec fierté et émotion la cérémonie d’inauguration du MuMAPS, vendredi dernier, face à un parterre de 130 invités. Se pressaient notamment dans la salle Baud le conseiller d’État Vassilis Venizelos, venu en voisin d’Yverdon, Pascal Broulis, conseiller aux États, Yvan Pahud, conseiller national, Nicole Minder, cheffe du Service des affaires culturelles, Bérangère Ruchat, présidente du Conseil de fondation du musée et Bernard Zurbuchen, architecte conseiller du maître de l’ouvrage. Avec la Municipalité de Sainte-Croix in corpore, celle de Bullet bien représentée, et de nombreuses personnalités de la société politique, artistique et économique du Balcon du Jura, ils ont assisté à la transmission symbolique par Robert Martin de la clé du musée, en l’occurrence l’objet qui sert à remonter les deux automates de Coppet qui accueillent les visiteurs, à Bérangère Ruchat. À charge de la nouvelle présidente du Conseil de fondation et à son bureau exécutif d’exploiter le MuMAPS en s’appuyant sur la conservatrice Diane Esselborn. Et avec le soutien de l’Association des amie.e.s du MuMAPS (l’ADAM), organisateurs des animations du week-end inaugural.
Fédérer les énergies
À retracer le cheminement du projet de regroupement des trois entités muséales, le CIMA, le Musée Baud et le MAS avec les différents acteurs impliqués, il apparaît très vite que le fameux « esprit de Sainte-Croix » a contribué à concilier des positions parfois divergentes et à fédérer les énergies en vue de réaliser ce musée unique à plus d’un titre. « En tant qu’ancienne usine Paillard, il constitue en lui-même la première pièce du musée, témoin du passé industriel », relève l’architecte Bernard Zurbuchen. « Il réunit la mémoire, soit le MuMAPS et l’Atelier du Dr Wyss, le présent, avec les savoir-faire pratiqués au quotidien ainsi que le futur, la formation », ajoute en substance Robert Martin. Ce dernier met aussi en avant l’énorme engagement bénévole d’une cinquantaine de personnes qui ont consacré près de 6000 heures à des tâches diverses.
« Plus on s’éloigne de Sainte-Croix, plus l’intérêt pour le projet était grand », relève également le président du COPIL, à propos des 170 mécènes et donateurs de toute la Suisse qui ont contribué à hauteur de 8 millions de francs à la nouvelle institution, et dont les principaux noms figurent sur le mur des donateurs. « Nous avons réussi à financer le projet, d’un peu plus de 10 millions avec les imprévus, dans le cadre du budget », relève en aparté Jean-Michel Brandt, boursier communal.
La cheffe du Service vaudois des affaires culturelles, Nicole Minder, souligne que le MuMAPS est « une très grande réussite, qui allie bien le patrimoine mobilier et immatériel ». Elle considère en outre la formule du Schaudepot comme « une excellente manière de rendre l’ensemble des collections visibles ».
Un pont
« Ce musée est pour moi un pont qui relie Sainte-Croix au monde, qui met Sainte-Croix sur la carte, comme l’indique son nom », exprime Bérangère Ruchat, l’enfant de Sainte-Croix qui fait une belle carrière, d’abord aux États-Unis puis en Suisse où elle est directrice développement durable et membre du comité stratégique du groupe Richemont. Née en 1970, en période de déclin industriel local, elle voit dans l’inauguration du MuMAPS « un moment incroyablement positif dans l’histoire industrielle de Sainte-Croix, qui a été parfois douloureuse ».
Pour Cédric Roten, syndic, il est rare de « trouver des musées qui résument une région sans figer son histoire, qui retracent l’épopée anonyme de celles et ceux qui y travaillèrent… Ces histoires-là ne se racontent pas toujours avec des mots. Les objets, façonnés par ces mains d’or, sont beaucoup plus éloquents. Et le MuMAPS sera un lieu d’exception pour faire écho à ce que nous murmurent ces mains et ces objets ».
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