Le Nord vaudois à la croisée des chemins

L’historien Christian Schülé présente en quelques mots l’historique de la région du Nord vaudois. © M. Guinet

C’est en 1969 qu’a été créée l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV). Pour marquer cet anniversaire, l’année 2019 sera ponctuée de divers évènements en lien, entre autres, avec le tourisme, la formation professionnelle et l’histoire, comme en témoigne la conférence qui a eu lieu mercredi 16 janvier à l’Aula Magna du Château d’Yverdon.

Après les salutations d’usage du président de l’ADNV, M. Claude Recordon, c’est au tour de Mme la Conseillère d’Etat Cesla Amarelle de féliciter l’association pour sa longévité et ses activités dans le domaine de la formation professionnelle, puisque le Nord vaudois peut être fier d’avoir su développer plusieurs centres de formation et d’écoles de renom. Puis la parole est donnée à M. Justin Favrod, rédacteur en chef du magazine « Passé simple ».

Ce mensuel est né il y a 4 ans et compte 3200 abonnés pour un tirage à 5000 exemplaires. Chaque mois il raconte de manière accessible les périodes passées de la Suisse romande. Il traite les thèmes et les périodes les plus divers, de la Grande Peste au mouvement ouvrier, de l’évolution de la frontière linguistique à la christianisation du pays, des premiers pilotis près des lacs à l’industrialisation du Jura. Pour les 50 ans de l’ADNV, un hors-série a été publié, reprenant certaines étapes marquantes de l’histoire du Nord vaudois.

Une région plus grande que son nom

C’est en ces termes que Christian Schülé, historien et natif d’Yverdon, aime à définir notre région. Des sommets du Jura aux vallonnements du Jorat, montagne, lac et plaine forment l’harmonie de son paysage et l’appellation « Nord vaudois » reflète la difficulté de baptiser une région aux facettes multiples, façonnée par la géographie et l’histoire. C’est au fil des siècles que châtellenies, baillages puis districts ont découpé et organisé ce territoire. De vieux écrits et des cartes anciennes mentionnent même le « Lac d’Yverdon », bien avant sa dénomination officielle. « De là à disputer l’appellation avec nos voisins neuchâtelois, pourquoi pas ? » explique avec humour l’historien. Il a également effectué quelques recherches sur la façon de considérer les habitants de quelques villages par les historiens du 19ème siècle. Ainsi, les habitants de Vallorbe vus par Louis Vuillemin en 1885 : « Levés avant le jour, les bûcherons amènent le bois à travers rochers et précipices. Le peuple nourri dans ces travaux a le sang pur, la taille élevée, les traits mâles et l’esprit haut. Pour lui, il n’est qu’un Vallorbe, comme il n’est qu’un Paris au monde ». Du même auteur et la même année, pour ceux de Sainte-Croix : « Les habitants, de type bourguignon, ont la taille plus élancée, le caractère plus mobile et plus impressionnable que ceux du Gros-de-Vaud ». A chacun de juger si ces caractéristiques sont toujours d’actualité !

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