Débat de société animé, lundi soir au Conseil communal de Sainte-Croix : à deux voix près, un congé paternité de vingt jours a été refusé aux employés communaux. En outre, le moratoire éolien a été enterré sans couronne et le crédit d’études pour la rénovation de la STEP adopté.
Avec une motion déposée en juin 2019, Jean-Claude Piguet et Basile Geiser souhaitaient « faire de Sainte-Croix une commune « exemplaire » en offrant un congé paternité de quatre mois à ses collaborateurs. Dans un préavis traité lundi soir en séance du Conseil communal présidé par Luzia Bernshaus, la Municipalité proposait, elle, « d’accorder un congé paternité rémunéré de vingt jours ouvrables », soit deux semaines dès la naissance et le solde en bloc ou par jour dans les douze premiers mois du bébé.
Ces vingt jours ont suscité un débat nourri, avant d’être ramenés à dix jours au vote nominal (26 à 23 et 3 abstentions). La gauche, notamment par la voix de Sonia Joseph, PS-LV, a défendu que ce congé paternité de vingt jours représentait « une chance pour les jeunes familles, une opportunité pour retenir du personnel communal jeune et dynamique et attirer de nouvelles familles. La motion soutient les pères dans la création d’un lien fort avec le nouveau-né et elle protège les mères dans leur remise en forme post-partum », a-t-elle défendu.
Pas gratuit
À droite, on ne l’entendait pas ainsi. Patrice Bez (PLR-VL) a relevé que la motion avait été déposée en 2019, alors que le congé était d’un seul jour pour les pères à la naissance d’un enfant. Depuis, « le parlement a voté un congé de dix jours, c’est largement suffisant », a appuyé Jean-René Marguet, UDC-Ind. Tandis que son camarade de parti Laurent Buchs déposait un amendement pour fixer « le congé paternité à dix jours, comme la Loi le précise ». « J’ai eu trois enfants, je ne me rappelle pas que c’était des vacances », a témoigné Stéphane Mermod, PS-LV, précisant que le Canton accorde actuellement vingt jours ouvrables aux jeunes pères.
Olivier Troyon, PLR-VL, a défendu le porte-monnaie communal : « on dit que le congé paternité ne coûte rien, mais il n’est pas gratuit ». Un argument combattu par Joël Herminjard, PS-LV : « il y a eu huit enfants de collaborateurs ces dix dernières années, la Commune devrait pouvoir s’en sortir ».
La commission ad hoc avait accepté par quatre voix contre trois le modèle à vingt jours. Ceci « après moult arguments délicieusement exprimés », selon le rapporteur Jean-Michel Bolens. L’organe délibérant l’a ramené à dix jours, et il a suivi la Municipalité qui avait recalé la création d’un fonds pour soutenir les entreprises sainte-crix qui amélioreraient le congé paternité pour leurs employés. « Trop complexe pour être efficace », a souligné l’Exécutif, estimant que les communes ont plutôt un rôle à jouer dans l’adaptation de l’offre d’accueil extra-familial et parascolaire.
0