L’établissement scolaire de Sainte-Croix compte aujourd’hui 78 élèves allophones. Parmi ceux-ci, tous ne sont pas inscrits à l’EVAM. Selon Fabian Zadory, directeur de l’établissement primaire et secondaire de Sainte-Croix et environs, 46 Ukrainiens rejoindraient chaque jour les bancs de l’école. D’autres enfants d’origine afghane, macédonienne et érythréenne seraient également scolarisés. Selon leur âge, leurs capacités, notamment en français, et leur environnement, ils peuvent soit être intégrés directement dans une classe standard (c’est le cas pour les jeunes enfants, pour lesquels il n’existe pas de groupe spécifique) soit, à partir de la 5e année (8 ans), dans des classes d’accueil. « Avant, on arrivait à fonctionner avec deux groupes qui accueillaient chacun 12 à 15 élèves. Avec les chiffres actuels, on a été obligé de créer un 3e groupe. Heureusement, on a trouvé des locaux et des professeurs », explique Fabian Zadory. La situation serait très tendue également dans les classes que peuvent rejoindre les élèves ayant acquis un niveau de français suffisant. Certaines volées sont arrivées aux limites légales en termes de nombre d’élèves, ce qui a obligé dans quelques situations l’établissement à enclasser des élèves allophones dans des années en dessous ou au-dessus de leur âge. « On est à la limite. Le canton place les requérants où il y a de la place, dans les régions périphériques, mais scolairement parlant, nous sommes de petits établissements et nous avons du mal à absorber les enfants ».
Du côté des enseignants, ceux-ci doivent mettre en place des programmes spéciaux pour permettre aux élèves ne maîtrisant pas encore très bien le français de suivre le cursus, tout en assurant aux autres d’avancer dans le programme prévu. « Les professeurs sont conscients des enjeux, mais de manière plus terre à terre, au niveau du travail, ils sont fatigués », rapporte Fabian Zadory. Le directeur de l’établissement scolaire espère que cette situation se stabilise rapidement.
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