La commune de Sainte-Croix a mis en consultation un plan d’interdiction du trafic motorisé sur les routes forestières. Une démarche qui la mettra en conformité avec les dispositions légales.
Emprunter les routes forestières de la commune avec une voiture, une moto ou même un vélomoteur, c’est bientôt fini pour une grande partie des artères qui traversent les forêts. Publiée dans la Feuille des avis Officiels du 23 août 2022, le plan de fermeture des artères forestières et la légalisation de la signalisation routière font l’objet d’une consultation pendant 30 jours. Le dossier est à disposition au Service technique communal et à la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR), à Lausanne.
« Sainte-Croix figure parmi les dernières communes vaudoises n’ayant pas encore mis en application les dispositions fédérales (1991) et cantonales en matière d’interdiction de circulation motorisée dans les forêts », expriment Lionel-Numa Pesenti, municipal, et Benoît Margot, garde-forestier. Les interdictions sont cependant assorties d’autorisation d’accès à plusieurs catégories d’usagers : exploitants forestiers, agriculteurs, secours, riverains, refuges etc.
Avec Baulmes et Bullet
La mesure à l’enquête est coordonnée à l’échelon de l’arrondissement forestier 7, qui a pour objectif de limiter les dérangements de la faune sauvage. Inspecteur forestier du 7e arrondissement, Martial De Montmollin précise que les communes voisines de Baulmes et de Bullet ont déjà fermé une partie de leurs chemins forestiers à la circulation motorisée. Le plan mis en consultation à Sainte-Croix s’accorde par exemple avec la mesure baulmérane de fermeture de la route de l’Onglette, entre le Col de l’Aiguillon et la Sagne.
Si la procédure suit son cours sans embûche, les routes à travers bois verront pousser une forêt de panneaux ronds à bordure rouge l’an prochain. Soit plus de 30 ans après l’entrée en vigueur des dispositions de la Loi forestière fédérale. À noter que certains tronçons, représentés par un signal jaune sur la carte, font déjà l’objet d’une réglementation.
Lorsque les mesures seront légalisées et la signalisation installée, la commune assure qu’elle ne mettra pas un agent de police à chaque entrée de forêt. Un simple rappel des nouvelles dispositions sera transmis aux contrevenants. Les récidivistes pourraient avoir droit à moins de mansuétude. Selon les problèmes de stationnement qui pourraient surgir, la commune étudiera la nécessité d’aménager quelques places de parc en lisière.
Des exceptions
Benoît Margot relève que nombre d’endroits prisés par la population restent accessibles en voiture. C’est le cas par exemple du refuge de la Gare d’Olten, depuis la Prise-Perrier comme depuis Vers-Chez-Henri. La route des Dénériaz, qui mène au refuge éponyme n’est pas concernée par la fermeture. Le Mont de la Mayaz, le Sollier, le Mont de Baulmes et Les Avattes (par Bullet) ainsi que l’artère Les Grangettes-La Gittaz peuvent toujours être atteints en véhicule motorisé, ainsi que le gîte du Mont-des-Cerfs via la Gittaz.
Un certain nombre de chaussées ne seront « condamnées » qu’en hiver, du 1er décembre au 15 avril, comme l’accès aux lieux-dits le Corbet et la Séchaz, la route qui mène de Vers-chez-Henri à la Vraconnaz. Ce sont les tronçons qui figurent en bleu sur la carte.
Sur certains secteurs, des usagers devront fermer l’album des souvenirs et changer leurs habitudes. Outre celle de l’Onglette et de Montfelou, il ne sera plus possible d’emprunter en voiture les routes suivantes (liste non exhaustive) : la route de la Frâche, les tracés Grangette-Addor et Grangette Mermod. Le Chemin aux Vaches est déjà fermé. Les adeptes de pique-nique en bordure de pâturage derrière Vers-chez-Henri devront porter leur glacière sur quelques centaines de mètres.
Les amateurs de champignons et de myrtilles devront désormais laisser leur carrosse à l’entrée des forêts. L’accès aux nemrods pendant la période de chasse reste soumis aux dispositions légales sur la chasse.
Quelques exceptions sont prévues pour des propriétaires de cabanes qui devraient acheminer du matériel, mais ils devront faire une demande à la Municipalité au préalable.
Lors de manifestations sportives, les organisateurs devront inclure dans la demande d’autorisation Pocama un laissez-passer pour les Samaritains et des bénévoles, mais « le nombre de macarons sera restreint », avise Lionel-Numa Pesenti.
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