Des travaux d’abattage ont été effectués dans le marais de La Vraconnaz. Les épicéas prolifèrent et menacent d’assécher ce biotope fragile.
Dans nos contrées, la forêt progresse. Il n’y a qu’à voir les clichés du début du siècle dernier pour s’en rendre compte. Les bois bordant la mouille de La Vraconnaz ne font pas exception. Épicéas et bouleaux prolifèrent. Gourmands en eau, les arbres menacent d’assécher ce site écologique sensible. « Ce lieu a le statut de site marécageux, de bas-marais et de haut-marais d’importance nationale. En ce sens, il est suivi de près par les services du Canton et de la Confédération. Nous avons notamment planifié ces travaux d’abattage dans le but de conserver le site. Ceux-ci sont réalisés avec la collaboration du propriétaire de la zone, l’association Pro Natura, et confiés au service forestier de la commune de Sainte-Croix », explique Dominique Iseli, gestionnaire de la nature au sein de la Direction générale de l’environnement du canton de Vaud.
Trois cents sylves de bois ont été coupées et débardées au moyen d’un hélicoptère. Le débardage s’est terminé jeudi dernier. D’un coût de 125’000 francs, l’ensemble des travaux est entièrement financé par le Canton et la Confédération.
Terrain d’étude
Cet été, les services du Canton ont recréé deux gouilles d’eau de trois mètres de diamètre, peu profondes, favorisant ainsi le retour d’insectes et de batraciens. La mesure donnant satisfaction, la création d’une quinzaine de gouilles est agendée pour 2020.
Le haut-marais de La Vraconnaz est un lieu unique. C’est l’une des dernières tourbières du canton de Vaud. L’évolution et la préservation du site bénéficent de la plus grande attention de la part de son propriétaire, Pro Natura Vaud, ainsi que du Canton et de la Confédération.
En septembre 1987, des pluies diluviennes survenues après une période de sécheresse ont engendré un glissement de terrain sur une surface d’environ quinze hectares. Cet évènement a chamboulé cette partie de la réserve naturelle et permet aux scientifiques de découvrir son évolution.
La tourbière s’est constituée au fil des âges depuis la dernière glaciation qui s’est achevée il y a plus de dix mille ans. D’abord, la combe s’est remplie d’eau et fut envahie par une végétation de marécage. Avec la pluie comme seul apport d’eau, les lieux devinrent acides et les sphaignes s’y développèrent en formant des coussins gorgés d’eau, qui s’accumulèrent, à un rythme d’environ un millimètre par année, en hauteur, sans se décomposer. Cet environnement particulier offre un terrain de prédilection pour toute sorte d’espèces rares de fleurs et de plantes.
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