Les études effectuées en vue de la construction de la nouvelle salle de gym au collège de la Gare ont décelé des traces de pollution dans le sol. Les coûts des études complémentaires, du traitement et élimination de la terre souillée pourraient s’élever à plus de 400’000 francs.
On le sait, chaque projet de construction engendre son lot de surprises. Parfois bonnes. Ce n’est pas le cas pour le projet de construction de la future salle de gymnastique du collège de la Gare. En avril 2018, le rapport du bureau d’ingénieurs Aba-Geol, mandaté pour étudier la composition du sol, indique la présence d’odeur de goudron dans la zone. « Nous avons donc informé le Canton de ces éléments. Les représentants de la Direction générale de l’environnement nous ont demandé des études complémentaires », annonce Olivier Guignard, municipal sainte-crix en charge des bâtiments.
Le bureau d’ingénieurs en géotechnique De Cerenville effectue alors une étude plus poussée. Treize sondages sont réalisés. Le rapport transmis à la Municipalité en octobre 2019 confirme les premiers indices : le sol est fortement pollué par endroits. On y trouve du revêtement bitumeux mais également des traces de cuivre, de plomb mais aussi de zinc. « Le sous-sol du préau est composé en grande partie de remblai. Son origine est inconnue mais nous pouvons imaginer qu’il date de l’époque de la construction du collège, inauguré en 1950 », explique Olivier Guignard. « La zone n’est pas inscrite à l’inventaire des sites pollués. Rien ne laissait donc présager que l’on aurait ce genre de complications à cet endroit », complète le vice-syndic. « Cela paraît également peu probable qu’il y ait eu une décharge officielle au centre du village », ajoute-t-il en s’appuyant sur une photo aérienne de 1934 où l’on devine ce qui ressemblerait plutôt à une carrière.
Quelles que soient les origines de la pollution, il s’agit désormais de faire avec. Une étude est en cours pour déterminer, au moyen de piézomètres, le contexte hydrologique du lieu. « Le Canton demande d’ores et déjà que l’on étanche la zone pour éviter que les eaux de surfaces ne traversent la partie polluée et se déversent plus loin », explique Olivier Guignard.
Adaptation du projet
Le but est également de diminuer l’excavation afin de devoir éliminer et traiter moins de terre souillée. « Nous sommes en train d’affiner le projet en tenant compte de ces éléments. En allant à la limite de la hauteur fixée par le Canton, le bâtiment serait moins encaissé que prévu, ce qui entraînerait moins de déchets à traiter mais avec des fondations plus complexes. Une autre solution consisterait au curage complet du secteur, donc traitement des déchets plus onéreux mais des fondations plus profondes et moins complexes à réaliser », explique l’élu. Les études supplémentaires, les fondations spéciales, l’élimination, traitement et transport de la terre polluée laisse entrevoir un surcoût estimé à quelque 440’000 francs.
Une autre plus-value est à prévoir en lien avec la structure même de la future salle. Le projet lauréat du concours d’architecture est composé en grande partie de bois. C’était l’une des conditions fixées par le cahier des charges. Chaque concourant devait également s’appuyer sur un bureau d’ingénieurs spécialisé dans les structures porteuses des bâtiments. Ce dernier a attiré l’attention sur le fait que ce type de bâtiment en bois sur des fondations spécifiques engendrera également des coûts de construction plus élevés que l’estimation initiale mentionnée pour le concours.
L’investissement global envisagé pour la construction de la salle de gymnastique, lors de la mise au concours, était de 5’145’000 francs. Outre les plus-values évoquées ci-avant, le coût du projet en lui-même devrait aussi prendre l’ascenseur. « A priori, les premières estimations de coût lors du concours étaient trop basses pour ce type d’ouvrage. Nous travaillons avec les architectes pour trouver des options afin de limiter ces dépassements », déclare Olivier Guignard.
Le calendrier initial prévoyait de présenter le crédit de construction de l’ouvrage au Conseil communal sainte-crix en fin d’année 2019 pour une livraison de la salle à la rentrée d’août 2021. Le projet a pris du retard notamment en raison des études mais également suite aux procédures liées au changement d’affectation de la zone. « Au vu de ce qui précède, nous serons dans l’obligation de déposer un préavis lors du prochain Conseil communal d’octobre pour un crédit d’étude complémentaire afin de terminer le projet et lancer les appels d’offres », conclut le municipal.
Un projet sur les rails depuis quatre ans
À ce jour il manque une salle de sport pour subvenir aux besoins des écoles. Le Centre sportif affiche complet, également durant les heures où il est à disposition des sociétés sportives locales. Une situation qui a amené les autorités à étudier la construction d’une nouvelle salle de gymnastique. Une commission regroupant des représentants du Conseil communal, le directeur des écoles, deux membres de la commission sportive communale ainsi qu’une délégation municipale s’est penchée sur la question depuis le mois de juillet 2016. La commission a décidé de la taille de la salle en fonction des besoins des écoles. Il s’agira de construire une salle de type « VD2 » de 390 m2 à laquelle il faut ajouter les locaux pouvant accueillir les psychologues, psychomotriciens et logopédistes en milieu scolaire. La commission a défini également l’endroit de son implantation en fonction de plusieurs critères comme la place à disposition, la zone d’affectation mais également, voire surtout, la proximité avec les écoles. La commission s’est penchée sur trois sites. Le préau du bas du collège de la Gare est choisi. « Nous avons écarté le Centre sportif dans le but de garder la place pour un éventuel projet de halle polyvalente. La zone sportive et de loisirs du stade de football également pour des raisons évidentes d’éloignement », souligne Olivier Guignard, le municipal sainte-crix en charge des bâtiments. Le préau du collège de la Gare était en zone de verdure. Une modification du plan général d’affectation pour le passer en zone d’utilité publique a été nécessaire. Elle a été acceptée par le Conseil puis validée par le Canton. Le projet devra encore être mis à l’enquête et l’appel d’offres auprès des entreprises effectué. Le préavis présentant le crédit de construction devrait pouvoir être déposé au mois de mars 2021 auprès du Conseil communal. L’exécution du projet est estimée à dix-huit mois.