« Le projet de Musée unique tel que présenté doit être finalisé. » C’est l’avis de l’Exécutif de Sainte-Croix qui demande à son organe délibérant d’ouvrir un crédit qui permettra d’aller de l’avant.
Le financement du projet de Musée unique à Sainte-Croix n’est pas entièrement réuni et cette situation l’empêche d’aller de l’avant dans la refonte du bâtiment du CIMA (anciennes usines Paillard, rue de l’Industrie 2) en un ambitieux musée moderne et vivant. À fin janvier 2021, la recherche de fonds par le Comité de pilotage (COPIL) assure 72.7 % de l’investissement global de 9,860 millions de francs. « Des promesses sont en attente, notamment auprès du canton de Vaud (ci-dessous), d’organismes semi-étatiques et de mécènes privés », écrit la Municipalité dans un projet de convention de partenariat avec la Fondation du CIMA (Centre international de la mécanique d’art) qu’elle va soumettre au Conseil communal à la fin du mois.
Point fort de ce message : l’ouverture d’une ligne de crédit auprès de la Commune, d’un montant maximum de 2,691 millions de francs. Elle bénéficiera d’un taux d’intérêt de 0 % et se réduira en fonction des aides encaissées. La bourse communale sera chargée du contrôle.
Ouverture en 2022
« Cette solution a l’avantage de permettre le démarrage des travaux (ci-contre) et une ouverture du nouvel écrin dans le courant de 2022 », expose le projet de convention.
Dans son préavis, la Municipalité souligne que plus de 6 millions des fonds déjà réunis proviennent de privés ou de fondations privées qui s’engagent dans le projet « dans la mesure où celui-ci sera mené à terme ». À défaut, cela provoquerait une remise en question de certaines promesses, voir un abandon pur et simple du projet.
L’ouverture d’une ligne de crédit le temps des travaux, auprès de la Commune, paraît donc « la solution la plus favorable en regard des conditions des établissements bancaires ». Elle permet à la fois de démarrer les travaux et de laisser un temps supplémentaire au COPIL pour décrocher le solde du budget.
C’est peu dire que l’Exécutif est motivé par ce projet de Musée unique « qui s’inscrit dans une démarche de conservation et de mise en valeur d’un patrimoine et d’un savoir-faire uniques », écrit en substance la Municipalité. Il s’agit aussi de lui donner les moyens de se développer et de pérenniser son avenir en continuant à attirer des forces vives grâce à ses trois pôles de compétences : artisans réputés, formation et innovation.
20’800 visiteurs
L’impulsion apportée à la poursuite du projet par ce coup de pouce s’inscrit dans la continuité des actions entreprises et soutenues par les autorités communales pour la valorisation et le développement des métiers de la mécanique d’art, dans lesquels la commune a investi jusqu’ici un million de francs, souligne le syndic Cédric Roten. De plus, ce nouveau musée a également pleinement son rôle à jouer dans le contexte actuel de la reconnaissance apportée par l’inscription de la mécanique d’art au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, le développement de la formation en mécanique d’art et la création récente du Centre de recherches d’entrepreneuriat, d’innovation et de transmission de la mécanique d’art.
Le Musée unique table sur un potentiel plancher de 20’800 visiteurs pour sa viabilité, qui paieront entre 12 et 18 francs selon la visite. La Confédération a été sollicitée pour une couverture d’une partie des frais d’exploitations pour la période 2023-2026. Réponse attendue au courant de l’été 2021.
Dans l’attente d’une réponse du canton
Une demande de soutien a été déposée au SPEI (Service de promotion économique et de l’innovation) du Département de l’économie, de l’innovation et du sport (DEIS) par Nadia Mettraux, directrice de l’ADNV, le 11 septembre 2020, au lendemain du préavis positif du Comité exécutif de l’ADNV.
Le montant sollicité est de deux millions de francs. « Sur des projets passés d’infrastructures, les montants octroyés à fonds perdus sont plutôt de l’ordre du million de francs dans le cadre de la LADE (Loi sur l’appui au développement économique du 12 juin 2007), pour autant que le budget le permettre », nuance Nadia Mettraux.
Depuis la remise du dossier, la Commune est restée en contact avec le Canton, notamment le SPEI dirigée par Andreanne Jordan Meier. « Nous pouvons dire que ça bouge. Une aide qui serait une reconnaissance du travail accompli jusqu’ici », confie Cédric Roten, syndic. Il souligne l’envergure du dossier, qui touche à la fois à la culture, à l’économie et au tourisme. Il relève que le canton a reconnu l’intérêt de la mécanique d’art et l’économie générée par ses différents acteurs. « Nous ne pouvons pas préjuger d’une décision du Canton, mais nous espérons qu’elle sera favorable », conclut le syndic. Plusieurs donateurs attendent de connaître la position du Canton pour valider leur contribution.
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