Les vingt-cinq ans de la filière Médiamatique ont été célébrés samedi lors des portes ouvertes des trois filières du CPNV, à Sainte-Croix et à Yverdon.
« On dit souvent que l’audace est l’une des qualités de la nouvelle génération », exprimait samedi Oriane Cochand, directrice du CPNV, lors de la célébration des 25 ans de la fondation de la filière en médiatique. Et la directrice de poursuivre : « Le CPNV s’est montré très jeune d’esprit quand il a imaginé un projet de formation ancré dans l’innovation, la créativité, l’esprit d’entreprise et surtout un regard vers le futur».
Oriane Cochand a rendu hommage à « la foi, l’énergie et la persévérance de Marcel Jubin, Benjamin Mijy et Roderick Graber »,
les fondateurs de cette nouvelle formation. Marcel Jubin s’en souvient : « nous nous sommes battus avec la vision d’une société qui devait se construire sur les nouvelles technologies ».
De son côté, Cédric Roten, syndic de Sainte-Croix, s’est remémoré :
« il y a 25 ans, les métiers et leur apprentissage étaient cloisonnés : l’informaticien.ne travaillait dans l’univers strict de la technologique, l’employé.e de commerce se concentrait sur les tâches administratives, le graphiste créait des visuels et le développeur écrivait du code. En rassemblant ces disciplines, la médiamatique, en avance sur son temps, a décloisonné le savoir, une capacité essentielle dans tous les métiers ».
Un couteau à 25 lames
« Aujourd’hui, être médiamaticien, c’est être flexible et savoir répondre à des besoins toujours plus variés », a évoqué Oriane Cochand. « Avoir un.e médiamaticien.ne dans son équipe, c’est pouvoir compter sur lui ou sur elle pour dépanner les collègues en informatique, diffuser toute la communication sur les réseaux, créer des affiches ou encore réaliser un film de promotion avec un drone ». Ce que Marcel Jubin traduit en raccourci : « un couteau suisse à vingt-cinq lames ! ».
La première volée de la filière « Médiamatique » comptait 29 élèves. Aujourd’hui, ce sont 355 étudiants au total qui se forment, soit à plein temps comme à Sainte-Croix, ou en voie duale, soit en entreprise et en suivant des cours au CPNV à Yverdon, résume en substance Colette Jaccard, doyenne de la Médiamatique. Comme l’a souligné Oriane Cochand, la pépinière de formation a bénéficié pour grandir
« d’un cadre et des ressources indispensables à son développement », et ce grâce à l’appui des autorités et des Municipalités successives ainsi qu’à l’investissement des enseignants. En 2017, pour ses 18 ans, la filière a reçu un écrin à hauteur de ses attentes, le bâtiment baptisé Métiers 3.
« Un modèle de réussite n’est pas une fin en soi », a avisé Cédric Roten. Cette formation doit sans cesse se renouveler, anticiper les défis et valoriser ses compétences. À ses yeux, il est essentiel que les acteurs économiques, le CPNV et les communes collaborent pour renforcer le lien vital entre l’éducation et l’économie.
Conseiller aux États, Pascal Broulis s’est exprimé dans le même sens, ajoutant la nécessité de défendre les compétences du Balcon du Jura et de la région pour « garder un équilibre territorial ». Il a aussi adressé quelques mots aux parents qui acceptent de « couper une deuxième fois le cordon ombilical » en confiant leurs enfants à des maîtres d’apprentissage qui éveilleront leur curiosité et leur transmettront des valeurs et des savoirs qui les aideront à s’insérer dans un monde en pleine mutation.
Trois univers et trois ambiances
Organisée par les élèves de troisième année, sous la houlette discrète de leurs enseignants, la journée portes ouvertes des trois filières dispensées à Sainte-Croix, a attiré un large public. Par des présentations très visuelles, les futurs médiamaticiens enjoignaient les visiteurs à les rejoindre sur « L’Ile de la Media » et de se faire une idée des domaines de leurs compétences en informatique, design, marketing, multimedia, économie-droit, gestion de projet et même junior entreprise. Accueillants, souriants et enthousiastes, ils savaient aussi s’adapter à leur public.
L’ambiance était plus retenue dans les locaux de la filière informatique, où la tâche de présentation était un peu plus ardue pour les « geeks » (calés en informatique). Néanmoins, la volonté et la fierté d’expliquer leur formation étaient perceptibles, avec des exemples pratiques comme le montage de A à Z d’un serveur informatique.
Du côté de la polymécanique, l’affluence battait son plein dans un certain brouhaha. Beaucoup de juniors, souvent accompagnés de leurs parents, se pressaient autour de grandes machines de conception ou d’usinage de pièces, dont les élèves avaient à cœur de vulgariser le fonctionnement. Les visiteurs avaient la possibilité de réaliser, avec l’assistance des élèves, un porte-clé ou un sifflet, entre autres. « Ce n’est pas souvent que l’on a accès à des démonstrations concrètes, c’est une chance », saluait une quadragénaire accompagnée d’un adolescent.
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