Pour les 782 élèves du primaire et du secondaire, ainsi que pour leurs enseignants, la rentrée scolaire de lundi n’avait pas la même saveur que les précédentes. Les enfants retrouvent les habitudes sécuritaires qu’ils avaient dû adopter avant les vacances.
Les élèves de plus douze ans qui prenaient le bus scolaire, lundi matin, ont reçu des masques à porter pendant le transport jusqu’aux collèges de Sainte-Croix. À leur arrivée dans la cour, une cohorte de parents masqués donnait à cette rentrée une atmosphère particulière. Cependant, comme le souligne une maman, « nos enfants ne sont pas vraiment perturbés ». Ils retrouvent les habitudes qu’ils avaient dû prendre à leur retour en classe après le semi-confinement, comme les entrées différenciées dans les bâtiments ou se laver souvent les mains. De son côté, un enseignant relève un grand changement : l’obligation du masque dans les couloirs et à proximité des élèves (moins de 1,50 m) : « je l’ai finalement porté toute la journée ». Les élèves ne sont pas masqués en classe.
Les parents des plus jeunes étaient les plus inquiets lundi matin : pouvaient-ils entrer dans les établissements pour aider leur bambin à trouver sa classe ? Une circulaire de trois pages de la DGEO (direction générale de l’enseignement obligatoire) avait semé le doute. Une maman s’attendait « à des mesures prises dans le sens des directives de la DGEO. Mais nous nous sommes retrouvés dans les couloirs, les vestiaires et les classes avec tous les parents ». Directeur des écoles de Sainte-Croix, Fabien Zadory précise : « Les parents ne devaient pas accompagner leurs enfants, mais ils avaient la possibilité de le faire s’ils portaient un masque. L’accueil a donc été effectué comme les autres années, en essayant d’éviter de créer une situation anxiogène pour les plus jeunes élèves ».
« Une légère diminution d’effectifs est enregistrée suite à différents déménagements », précise le directeur : 782 élèves sont répartis en 45 classes, soit 561 au primaire et 221 au secondaire. Une classe de 9H a dû être dédoublée. Pour cette rentrée, il n’y a pas eu de problèmes de recrutement, mais les professeurs sont plus nombreux à se partager environ 65 équivalents plein-temps. « Nous comptons désormais 92 personnes avec les assistantes à l’intégration et deux engagements supplémentaires », relève Fabien Zadory. La reprise a pu se faire avec des classes à plein effectif.
Bien que le suivi des programmes scolaires ait été passablement chamboulé au printemps, la rentrée poursuit les objectifs du PER (plan d’enseignement romand). Le directeur précise que « des bilans pédagogiques seront effectués en ce début d’année, particulièrement en français et en mathématiques. Ils permettront d’identifier les lacunes de chacun et de prendre les mesures nécessaires pour y remédier ».
Quant aux leçons d’éducation physique, le canton recommande de privilégier les cours en plein air et d’éviter les jeux de lutte et activités impliquant un contact prolongé entre les élèves. Les vestiaires et douches sont ouverts et accessibles, et les mesures d’hygiène s’imposent.
À Sainte-Croix comme ailleurs, l’école doit apprendre à vivre avec le virus. Selon Sylvain Fasola, municipal des écoles, la vigilance de tous est de mise pour éviter d’avoir à fermer un établissement ou risquer une explosion de cas de COVID-19 et de mises en quarantaine sur décision du médecin cantonal. Ainsi, un élève qui tousse ou qui présente un rhume sera équipé d’un masque, et amené chez l’infirmière ou au secrétariat, où ses parents devront venir le chercher. De leur côté, les professeurs qui présentent les mêmes symptômes devraient se mettre en autoquarantaine, selon les instructions reçues. « C’est la grande question », commente un enseignant. « Un prof en quarantaine, c’est 25 élèves sur le carreau. Il n’y aura pas de possibilité de remplacer tous les enseignants enrhumés. »
L’inquiétude prévaut aussi pour les enseignants français qui travaillent à Sainte-Croix, alors que Berne pourrait classer l’Hexagone comme zone à risque d’infection. « Leur absence serait une catastrophe », estime un professeur. Aucune directive du canton n’a encore été émise à ce sujet.