Le rideau rouge est fermé. On entend les spectateurs de la salle communale murmurer. Ils prennent place. L'horloge affiche 19h35. Le rideau s’ouvrira dans vingt-cinq minutes pour la première des deux représentations du week-end. Sur scène, trois hommes font le point. Michel Bornoz et Pierre Huguet écoutent avec attention Christophe Cruchaud. Des plans dans les mains, ils passent en revue chaque numéro. Un caisson dans ce sens, quatre tapis de sol disposés autour de ce dernier. Les consignes sont claires. Yves Henchoz et Luigino Arrigoni les rejoindront plus tard. À eux cinq, ils mettront en place les engins nécessaires aux ballets. Les agrès doivent être rapidement disponibles mais se faire discrets durant les tableaux où ils ne sont pas utiles. Les cinq hommes doivent être véloces et précis. Ils n’ont que le temps des sketchs pour être prêts. « Le but est d’éviter d’avoir une salle plongée dans le noir trop longtemps », explique Cédric Baumer, vice-président de la société.
Effervescence
Alors que la salle est encore toute tranquille, ça bouillonne déjà dans les loges. « Dans dix minutes ! », lance malicieusement Sylvain Frey, ancien président de la société et « sketcheur » pour l'occasion. Sa phrase fait tout son effet. On ajuste les costumes, on sort pour se mettre un peu de laque dans les cheveux. Dans le couloir, une monitrice répète une dernière fois un passage de chorégraphie avec ses protégées. La tension monte au fil des minutes qui rapprochent les membres de l’ouverture des feux. Le volume aussi. « On sent quand même l’excitation de tout le monde », remarque le vice-président.
19h55. Cédric Baumer rejoint la scène et fait un dernier contrôle à la régie. Cette année il peut compter sur Michel Bornand et son amie à la régie principale, tout en haut de la salle. « Mickey tu m’entends ? », questionne Cédric. Le contact est effectué. « On est prêts. Je suis content de pouvoir compter sur Michel. C’est sa première fois. Ce n’est pas évident de pouvoir trouver un régisseur. », souligne Cédric Baumer. Il faut une coordination parfaite entre les deux régies pour que le spectacle se passe à merveille. Le vice-président occupe depuis une vingtaine d’années la régie de scène. « J’aime ce poste. Je ne suis pas quelqu’un qui est très à l’aise sur les planches. Mon goût pour la technique m’a naturellement amené à occuper cette tâche plus discrète», explique le vice-président. Ceci dit, la société étant à la recherche d’un président, il faut bien qu'il s'accommode de passer de l’ombre à la lumière par instants. C'est à lui que revient le rôle de faire les discours. « Je m’y suis fait mais ce n’est pas ma tasse de thé », rigole-t-il.
La soirée est lancée
L’heure est d'ailleurs au discours d’avant soirée. En loge pour celui-ci. Toute la société est entassée dans le couloir. « Faites-vous plaisir et amusez-vous », déclare le vice-président. Un cri de guerre. C’est parti. Les 4-6 ans et les 11-16 ouvrent les feux. Le trac ? Pas certain que les enfants soient les plus perturbés par cela. « Ils cherchent surtout à trouver leurs parents dans la salle, ils ne sont pas trop impressionnés par le public », explique Annouck Joseph, caissière et monitrice du groupe 4-6 ans. Du côté des adultes, par contre, ce n’est pas la même histoire. « Même avec les années, on a toujours ce petit trac avant d’entrer sur scène », confie Martine Baumer, secrétaire sortante de la société. Le public bisse. « On refait », lance Cédric Baumer. Retour sur scène des kangourous. Les ballets s’enchaînent.
Il est 21h30, toute la société se retrouve sur scène pour le final. Les loges sont vides, calmes. Au fond trônent les jouets qui auront occupé les plus petits le temps de la soirée, entre deux ballets. Seuls les acteurs de la pièce de théâtre sont encore là. À eux d’animer la seconde partie. Dernières recommandations, derniers ajustements. Mise en place du décor durant l’entracte. Pour eux la tension monte, pour les autres, le temps est au relâchement avant de remettre le couvert le soir suivant.
La gymnastique se pratique aussi en coulisses
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