
La structure du paquebot Carnaval est solide comme un roc. Il est pourtant en train de vaciller et sans secours immédiat il aura coulé d’ici peu de temps… laissant, comme le Titanic, le souvenir d’un bateau magnifique, que l’on avait cru insubmersible.
C’est l’histoire d’une aventure qui a débuté il y a bientôt 30 ans, une aventure qui fonctionne et qui risque néanmoins de s’arrêter très bientôt. Car les candidats à la reprise ne se bousculent pas, malgré un « outil de travail » performant hérité d’un Comité directeur qui a su trouver les forces vives et les capacités nécessaires pour diriger le navire de main de maître durant trois ans. Un Comité qui a annoncé, il y a plusieurs mois déjà son souhait de se retirer et de passer le témoin. De vive voix, par voie de presse, ainsi que par le biais des réseaux sociaux, les appels sont restés lettre morte.
L’ossature est solide, mais le Carnaval de Sainte-Croix se saigne et c’est toute une région qui l’écoute agoniser en y allant de son diagnostic. Certains se penchent à son chevet, d’autres l’ignorent superbement, on lui chuchote de tenir bon, mais personne n’a trouvé le bon médicament, le traitement qui lui sauvera la vie. On a bien pensé à faire venir les docteurs « Yfaudrait », « Yaka » et autres professeurs « Vousavezpenséà », mais rien n’y fait. Car ça n’est pas de belles paroles dont a besoin le patient, mais bien d’actes concrets ! Où sont-ils ces dizaines de carnavalo-dépendants, ces centaines de carnavalophiles qui ne peuvent s’imaginer Sainte-Croix sans confettis, ni parade ?
Un cahier des charges bien établi
Le Comité directeur est démissionnaire mais il ne quitte par le navire pour autant. Il reste en effet à disposition pour apporter aide et conseils aux repreneurs potentiels, afin que la transition se passe en douceur. En 28 éditions, le Carnaval a su trouver son rythme et derrière cette réussite, il y a un cahier des charges, une marche à suivre et un protocole bien rôdés. Un travail excellent a été réalisé par les comités précédents et celui qui se retire aujourd’hui laisse derrière lui une situation financière des plus saines, puisque la manifestation réussit désormais à s’autofinancer, en grande partie grâce au soutien des sponsors et de la région en général.
Urgence
pour les Guggenmusiks et les sponsors
Le défi est maintenant de trouver une ou plusieurs personnes motivées qui entraîneront dans leur sillage d’autres volontaires. L’urgence c’est qu’ils se manifestent rapidement car, à ce stade, il faudrait déjà pouvoir contacter les Guggenmusiks susceptibles de venir à Sainte-Croix en février prochain. Dans quelques semaines il sera probablement trop tard, les agendas des cliques se remplissant plusieurs mois à l’avance, en vue des différents Carnavals suisses de 2014.
Sans sponsors, pas de fête et là encore il est indispensable de pouvoir contacter les entreprises suffisamment tôt, faute de quoi le budget publicitaire de la plupart d’entre elles sera bouclé !
Une manifestation en standby
= une manifestation condamnée
Toutes les pistes ont été explorées, y compris celle de « faire une pause » l’année prochaine. Mais la méthode, appliquée à d’autres manifestations, a démontré que ceci équivaut bien souvent à un arrêt de mort.
Alors en 2014, Carnaval ou pas Carnaval ? Après avoir réussi à se hisser au top 5 des plus grands Carnavals de Suisse Romande, l’événement phare du Balcon du Jura va-t-il rendre son dernier souffle ? Réponse d’ici très peu de temps certainement.
P. Leuba
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