Les quatre représentations du spectacle de clôture du 35e camp musical SCMV (Société cantonale des musiques vaudoises) ont rencontré un énorme succès. L’impressionnante métamorphose – scène de joutes médiévales sur fond de fortifications – des salles du Centre sportif des Champs de la Joux a premièrement surpris le public ; puis dans un deuxième temps, c’est la qualité des musiques et des chants et le jeu des comédiens qui a séduit les spectateurs.
Dès 19 heures, deux buvettes permettaient de faire patienter les spectateurs dans la longue file d’attente de la billetterie. Trois hérauts en armes annonçaient régulièrement au son de leurs trompettes le temps restant avant le début du spectacle.
La scène
Dans l’enceinte d’un château médiéval, un terrain de joutes long d’une trentaine de mètres recouvert de petits morceaux d’écorce. Sur la gauche, une tour abritant la chambre de la damoiselle surplombant une taverne. Sur la droite, le camp des écuyers, une tente au cœur d’une forêt de véritables sapins.
En fond, les créneaux des murailles devant lesquelles cent soixante-quatre musiciens costumés et installés dans les gradins attendent l’ouverture du tournoi.
L’histoire
Lors d’une joute médiévale, le chevalier Hector s’effondre, mort d’avoir trop bu, juste avant le dernier combat qui devait l’amener à la victoire. Ses écuyers décident alors de prendre sa place et c’est Geoffroi (Fabrice Pasche) qui revêt la cuirasse et le heaume et qui combattra à l’épée.
Ne possédant pas les titres de noblesse autorisant sa participation au tournoi, il doit mentir et s’inventer une nouvelle identité. Accompagné de son fidèle ami Glabair (Didier Coenegracht) qui devient son écuyer et du poète Clodomir (Adrien Gygax) qui endosse le rôle de son héraut, il traverse la France remportant à l’aide de son courage et son noble cœur les tournois de sélection qui l’emmèneront au Grand Tournoi de Paris.
Malgré les pièges d’Enguerran (Joël Ingargiola), son principal rival, et après moult rebondissements, il remportera le cœur de la belle Adelice (Faustine Jenny) et la victoire finale. Geoffroi obtiendra également ses titres de noblesse tant enviés, adoubé par le prince Louis (Serge Gros, directeur musical) qui a su reconnaître en lui la valeur d’un grand chevalier.
Le public
Les spectateurs étaient placés sur les gradins du Centre sportif, ainsi que sur plusieurs rangées de chaises sur le parterre. Durant le spectacle, le public semblait captivé par la mise en scène. Au fur et à mesure du jeu des comédiens, des cliquetis d’épées, et du son des instruments, il s’est laissé emporter au XIIIe siècle au cœur de l’arène, au centre des affrontements. Le héros de l’histoire a non seulement conquis le cœur de sa belle, mais aussi celui de chaque spectateur, tandis que son rival a fait naître l’antipathie du public. Portés par les compositions aux rythmes soutenus et parfois plus calmes, les solos méritants, la prestation des trois tambours et les intermèdes des danseurs et danseuses, c’est autant de sentiments et d’émotions qui se sont ainsi révélés. Le public a pu participer tant en applaudissant la réussite de Geoffroi et en scandant son nom, qu’en huant son ennemi Enguerran.
Puis la représentation s’achève et Noam Perakis (metteur en scène) remercie tous les participants, les musiciens, le directeur d’orchestre, les comédiens, les bénévoles ainsi que la commune de Sainte-Croix.
La préparation
Pour réaliser un tel spectacle, les élèves de douze à vingt ans ont préparé durant les semaines précédentes les compositions originales de Raoul Baumann sous la baguette de deux directeurs et d’une vingtaine de professeurs.
Viennent s’ajouter également les comédiens de la Compagnie Broadway à Moudon, ainsi que le groupe d’ados de l’école de danse et comédie musicale Perakis Roehrich sous la direction d’Ursula Perakis Roerich pour la chorégraphie et Noam Perakis pour la mise en scène. Le livret a été rédigé par Céline Rey.
Chaque année depuis 2003, les élèves sont logés dans les dix-huit classes du collège de la Gare et leurs professeurs aux « habitats » de l’avenue des Alpes. La salle communale leur sert de réfectoire et les classes du collège de la Poste de salles de répétitions, en plus des locaux de la rue du Collège 2 (Union instrumentale et école de musique du Balcon du Jura).
Plusieurs employés de la Commune, aidés de quelques résidents de l’EVAM, se chargent de libérer les classes de leur mobilier et d’y installer les lits. Cette année, les services communaux ont été davantage sollicités puisqu’ils ont mis en place les sols du décor et fourni les copeaux et les sapins ; puis les bennes nécessaires au démontage.
Celles et ceux qui souhaitent voir ou revoir ce très beau spectacle peuvent acquérir le DVD ou le CD ; davantage d’informations sur http://www.scmv.ch/chevalier/
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