
© 2015 Bobby C.Alkabes
Vendredi 8 mai dernier, l’auteur du Balcon du Jura a présenté au public «Somptueuses turbulences», le deuxième volume consacré au Grand Hôtel des Rasses. Les responsables de l’établissement hôtelier ont souhaité honorer le travail de Jean-Claude Piguet en lui dédiant une soirée officielle. Nous avons fait un tour de table des invités et parcouru le livre – longuement attendu.
Jean-Claude Piguet a toujours eu plusieurs cordes à son arc : éditeur, enseignant, journaliste et député, il est également l’auteur reconnu de nombreux ouvrages dédiés au Balcon du Jura et plus particulièrement à son passé industriel et social. Et comme bon nombre de Sainte-Crix, Jean-Claude Piguet n’est pas du genre à lâcher le morceau : quand il fait des recherches sur un sujet, il veut le connaître et le comprendre jusqu’au bout. Au vu du succès rencontré par son livre « Le rêve d’Edouard », dressant le parcours du Grand Hôtel des Rasses sous l’initiative d’Edouard Baierle, pour l’écrivain ce fut alors une évidence de ne pas laisser tomber de côté les nombreuses informations récoltées et d’en faire bon usage. «Le premier ouvrage a permis au public de connaître le Grand Hôtel des Rasses, de se réapproprier le lieu», résume l’auteur. « C’était ma plus belle récompense ! »
« Paquebot hôtelier »
Encouragé par ses lecteurs et ses proches, Jean-Claude Piguet décida alors d’écrire une suite avec le titre «Somptueuses turbulences». L’ouvrage de 300 pages sortit en décembre 2014. Il retrace l’histoire du Grand Hôtel des Rasses depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours. Ce qui aurait pu être un récit factuel et lassant s’est mué, sous la plume de Jean-Claude Piguet, en un document romancé, illustré et riche en détails.
Le lecteur y retrouve les années difficiles qui ont suivi la période de gloire du plus grand complexe hôtelier de la région.
Beaucoup d’éléments externes ont influencé de manière significative le tourisme local : crises politiques et économiques, à l’échelle régionale comme sur le plan mondial, contribuèrent activement aux hauts - et surtout aux bas - du lieu mythique des Rasses.
Jean-Claude Piguet dresse dans son ouvrage le portrait des différents acteurs, relate l’importance de l’eau pour la région, tout comme il évoque l’impact du crash boursier et de la crise pétrolière sur l’économie suisse. L’auteur se passionne quand il rappelle le courage et l’inventivité de Charles Addor, initiateur marquant pour le tourisme local, ou Willy Hofer, présent lors de la création de la copropriété, sans jamais oublier Raymonde et Hans Wyssbrod, couple hôtelier au grand cœur et aux mains laborieuses. Durant l’exposé de l’auteur, le public a découvert derrière le visage discret de Jean-Claude Piguet un orateur passionné par un sujet qu’il maîtrise parfaitement.
Faire connaître, rendre hommage et valoriser
Pendant la soirée, les différents intervenants ont souligné l’importance de la publication récente sur et pour le Grand Hôtel. Adalbert Jaques, administrateur de la copropriété actuelle, composée de dix-huit résidents, ne cacha pas son attachement de longue date au Grand Hôtel des Rasses. Evelyne Lüthi-Graf, directrice des Archives hôtelières suisses, invita les responsables actuels de l’établissement à continuer à valoriser l’œuvre des pionniers et à poursuivre les rêves d’antan, malgré la rudesse du climat et de la branche. Quant à Michel Bornoz, représentant de la commune de Bullet, il rendit hommage aux ouvriers et à la région, en relevant la difficulté que peut comporter la cohabitation entre monde rural, tourisme et industrie – thèmes fidèlement abordés dans le livre présenté. Tous les orateurs s’accordèrent à remercier Bernard Russi, président et fondateur du Groupe Boas, de s’être intéressé au Grand Hôtel des Rasses. Ils se réjouissent du renouveau que le site est en train de vivre depuis sa reprise par ce groupe hôtelier en 2011. Bernard Russi se dit émerveillé devant les recherches et les travaux aboutis de Jean-Claude Piguet : « Ses livres honorent l’établissement et, indirectement, toute une région ! » Le dirigeant actuel rappela néanmoins le défi de taille que représente un hôtel de montagne, défi qui nécessite beaucoup d’attention et de délicatesse de la part de ses collaborateurs.
Assise dans le public, Françoise Ernst s’enthousiasma devant l’œuvre achevée par l’auteur : « J’admire ce travail ! Il permet de faire comprendre aux gens d’ici la chance inouïe que nous avons que tout (ndlr : le Grand Hôtel des Rasses) soit encore là ! Alors que le premier livre racontait une belle histoire un peu romantique, le tome deux fait connaître la réalité et les faits. » Ensemble avec sa maman, la dame a vécu les débuts de la copropriété et se félicite de constater que le Groupe Boas a su reconnaître la valeur du lieu. « Ensemble nous allons y arriver », lança-t-elle, avant de descendre les escaliers qui mènent à la salle à manger « Belle Époque ». Tous les convives y avaient rendez-vous pour un repas de fête. Jean-Claude Piguet était de la partie. Discrètement, comme à son habitude, mais non moins ému.
Simone Zurbrügg
Les deux ouvrages de Jean-Claude Piguet «Le rêve d’Edouard» et «Somptueuses turbulences» sont disponibles au Journal de Sainte-Croix et environs et en librairie.
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