Cédric Roten se confie, à quelques semaines de son départ de la syndicature de Sainte-Croix pour reprendre, à 49 ans, les rênes de l’Ecole Technique-Ecole des Métiers de Lausanne (ETML).
Entré à la Municipalité en 2011, il avait succédé à Franklin Thévenaz à la syndicature en 2019. Il exprime sa gratitude d’avoir « eu la chance d’hériter d’une belle dynamique, de beaucoup de projets en tant que municipal puis de syndic, des projets comme l’école des Métiers 3, initiée par Franklin Thévenaz et José Gonzalès, ou du MuMAPS, porté par Franklin Thévenaz et Olivier Guignard. « Nous avons vraiment travaillé dans la continuité, en équipe ».
De quoi êtes-vous le plus fier ?
J’ai hérité d’une situation très stable. Sainte-Croix a toujours été une commune avec un revenu fiscal par habitant très bas, mais a toujours eu une gestion rigoureuse des deniers publics. Quand j’ai reçu les finances, je me suis retrouvé avec une situation claire, un plan de liquidités, un plan d’investissements, les règlements étaient en place, les règles fixées…. J’ai continué à travailler avec cette rigueur. Les investissements dans de nouvelles constructions ont été faits avec des amortissements raisonnables, de 25 ou 30 ans. Nous nous sommes aussi efforcés de réduire la dette. Avoir été prévoyants nous a permis de lancer et d’investir de nouveaux projets, la salle de gymnastique de la gare, l’agrandissement de la caserne des pompiers…
C’est aussi votre exécutif qui a piloté la réalisation des éoliennes
La direction était claire, mais pas partagée par tous. Nous allions respecter la décision populaire et faire respecter le droit, tant des opposants que du promoteur. Ce dossier a toujours été très dur. C’est le seul où j’ai reçu des insultes anonymes et été attaqué personnellement. Je n’ai aucun problème à débattre avec n’importe qui, à partager des idées, des visions différentes, mais quand le seul argument, c’est de traiter quelqu’un d’imbécile, cela n’apporte rien au débat ou à la discussion.
Vous évoquez le lancement de nouveaux projets, qui seront hérités par vos successeurs, quels sont-ils?
La réfection de la STEP, un projet obligatoire et le plus gros investissement futur, à hauteur de 15-16 millions. La rénovation de la piscine, initiée avec l’actuelle Municipalité. Ce projet prend du temps, il a fallu le revoir afin qu’il puisse s’inscrire dans les opportunités de soutien du canton par le fonds à disposition pour le tourisme. C’est aussi un projet important par rapport au développement de la région. En outre, nous nous posons aussi la question de la création d’une salle de gym triple – mixte avec des dépôts communaux superposés - et de la transformation du centre sportif en halle de fête polyvalente.
Que regrettez-vous de ne pas avoir fait, ou fait autrement ?
Je n’aurais rien fait différemment. J’ai toujours challengé mes décisions avec les collègues, avec les services. Au moment de la prise de décision, celle-ci était la mieux adaptée à la situation et résultait toujours d’une concertation collégiale au sein de la Municipalité.
J’avais prévu de revoir le règlement du personnel l’année prochaine. Nous avons fait passablement d’adaptations et il mériterait un toilettage, une remise à jour, dans un esprit administratif. J’ai un peu de regret de laisser un dossier que j’aurais pu finaliser avant de partir. Je pensais avoir la légitimité pour le faire.
D’autre part, le règlement de police sur lequel on a commencé à travailler avec Eric Chambettaz, qui est décédé, n’a pas avancé et cela manque aussi, il n’est plus à jour.
Quel message laissez-vous à votre successeur.e ?
Quand on est syndic d’une commune, on est syndic de tous ses habitants. On doit être le plus rassembleur possible et mettre de côté sa casquette de militant politique pour la représenter. On doit avoir des valeurs, on peut avoir des idées, mais on doit prendre en considération tous les avis et toutes les sensibilités. Je me suis toujours mis comme ligne rouge de ne pas faire de politique, de ne pas entrer dans un comité de soutien pour ou contre une votation. J’ai toujours considéré comme un honneur de porter la voix de la commune tout entière. C’était ma posture et je ne veux pas donner de conseil. Mais je transmets un message important : nous avons la chance d’avoir une administration communale, des chefs de service qui sont vraiment efficaces, loyaux, disponibles, et c’est quelque chose qu’on doit respecter, écouter... Ils s’investissent beaucoup, ils ont toujours envie de bien faire, ils portent aussi des soucis qui ne sont pas les leurs, c’est assez exceptionnel. J’ai eu la chance de les avoir, je savais que je pouvais compter sur eux, que les choses étaient faites correctement. Notre administration communale est vraiment excellente et il faut la soigner.
Resterez-vous militant?
Mon cœur est à gauche, je demeurerai membre de base du parti socialiste et militant, mais je ne vais plus faire de politique politicienne.
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