
Sur les pentes du Chasseron, les responsables des remontées mécaniques scrutent le ciel avec appréhension. Après la mauvaise saison de l’année dernière, un nouvel hiver en dents-de-scie serait catastrophique pour les comptes de la société. Des inquiétudes qui ont été exposées, vendredi dernier, lors de l’assemblée générale de la société. La séance fut aussi l’occasion de faire le point sur les changements de personnel et sur l’avenir du téléski du Couvert.
Ce sont des enjeux de taille qui attendent, à plus ou moins long terme, la Société Coopérative des Remontées Mécaniques du Balcon du Jura Vaudois (SCRMBJV). Dans l’immédiat il s’agit de redonner vie au téléski du Couvert, condamné en raison de son grand âge. Un groupe de travail a d’ailleurs été constitué en 2014 déjà, afin d’étudier le dossier. Le changement complet de l’installation, couplé avec des mesures d’enneigement artificiel, a été devisé à quelque six millions et demi de francs. Un projet irréalisable, en l’état actuel, pour la seule SCRMBJV. Et pour recevoir l’appui du canton, les choses ne sont pas si simples. «Le temps où l’on prenait son bâton de pèlerin pour aller demander des subsides aux autorités cantonales est révolu», souligne Michel Egger.
La deuxième solution, soit les inspections et remises en état exigées par la CITT, l’organe officiel de contrôle des installations à câbles, a elle aussi été jugée trop onéreuse par le groupe de travail ARA (Avenir Rasses Avattes).
La SCRMBJV se préparait donc à abandonner l’exploitation du Couvert. Mais l’intervention des communes de Bullet et Sainte-Croix, qui ont décidé de prendre en charge le coût des travaux devisés à environ 300’000 francs, va permettre de prolonger la vie du téléski d’une dizaine d’années.
Et sur le long terme ? «Le comité est bien conscient que dans les années à venir plusieurs infrastructures devront progressivement être remplacées», explique Henri Criblez, président de la société. Certaines ont en effet dépassé le demi-siècle d’existence. Des visées qu’il s’agira bien évidemment de concilier avec une autre réalité. Celle d’hivers de plus en plus doux et de moins en moins enneigés !
Saison 2014-2015 : année difficile
Moins de cinquante jours d’exploitation, un chiffre d’affaire en baisse de 43%, puis la démission d’Alain Simon à fin juin et de Katia Cruchaud un mois plus tard. Telles furent les éléments perturbateurs de la saison écoulée, selon les mots du président. Les démissions quasi simultanées du chef technique et de la cheffe d’exploitation auraient pu mettre en péril la bonne marche de la société. Heureusement, l’engagement, au pied levé, de deux remplaçants a permis aux responsables de la SCRMBJV de retrouver le sourire. Clément Huguelet, employé à 50%, est titulaire d’un brevet fédéral de spécialiste des installations de transport à câbles. Il est secondé par Romain Jaccard, enfant du pays, formé en mécanique au CPNV de Sainte-Croix et employé à plein temps.
Quant au comité, il connaît lui aussi quelques refontes, avec les démissions de Claude Emmanuelle Maire-Criblez et de Michel Egger, lequel a œuvré durant vingt-cinq ans pour les pistes de ski des Rasses. Des départs en partie compensés par l’arrivée d’un nouveau membe, Pierre Duvoisin, mais une place reste encore à repourvoir afin de compléter le groupe.
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