Grande musique au Balcon

Huitante choristes dans le temple de Sainte-Croix pour offrir de belles pages de Mozart et de Haydn. © J.-F. Leuenberger

Un chœur imposant, un orchestre, des solistes, et un chef apprécié : de quoi offrir une soirée de choix au public qui avait généreusement répondu à l’invitation, au temple de Sainte-Croix samedi dernier.

 La soprano Anamaria Barabas ouvre le concert, répondant à l’Ensemble baroque du Léman, pour une exclamation joyeuse signée par Mozart en 1773 : « Exultate, jubilate » ; près de quinze minutes pour cette pièce qui se termine par un « Alléluia » acrobatique.

Deux œuvres de Haydn, ensuite. « Te Deum für die Kaiserin Maria-Theresia », composé vers 1800, louange à Dieu aussi, offerte avec conviction par ce grand chœur formé des ensembles « Persévérance » de Vallorbe, et « Chœur de l’abbatiale » de Romainmôtier.

Et « O coelitum beati », qui s’adresse aux bienheureux, dans les cieux, en les priant à leur tour de chanter le triomphe de la vie ; cette œuvre de 1765 a été redécouverte par hasard – et par chance ! – en 1983, chez un bouquiniste viennois. Chantée par la même soliste, elle s’achève par un « Alléluia » du chœur.

La « Grande Messe en ut mineur », de Mozart à nouveau, est une œuvre que l’on peut qualifier de chef-d’œuvre même si, composée en 1780, elle est restée inachevée dans les cartons de l’artiste, qui n’a pas eu l’occasion d’y revenir : si elle ne comprend qu’une partie du « Credo » (Je crois…) et pas d’« Agnus Dei » (Agneau de Dieu…), les autres éléments habituels sont présents, ô combien ! Les premiers accents du « Kyrie eleison » (Seigneur, prends pitié) offrent une parenté avec le « Requiem » que composera Mozart plus tard, parenté à souligner aussi dans le « Sanctus » (Saint…). Une gravité et une solennité qui emplissent la nef avec chaleur. Dans les différentes parties de cette messe, le chœur chante parfois à cinq voix, et même à huit voix, en double chœur, dans le « Sanctus », et les solistes Laurence Guillod (soprano 1), Christophe Einhorn (ténor) et Etienne Pilly (baryton-basse) rejoignent Anamaria Barabas (soprano 2).

À la tête des chœurs qu’il a réunis pour ce concert, et des musiciens et solistes qu’il a sollicités, Michel Cavin a donné toute sa mesure, entraînant le public dans les mouvements somptueux des œuvres choisies.

Sophie Mermod-Gilliéron

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