Si une hausse notable de fréquentation a pu être observée dans certains grands musées du canton de Vaud depuis leur réouverture, cela ne semble pas particulièrement être le cas sur le Balcon du Jura. Au-delà de la trivialité du fait qu’un lieu ouvert accueille plus de personnes que le même fermé, le bilan est, dans le cas du Musée des Arts et Sciences (ainsi que de l’atelier du Dr Wyss), celui d’une stabilité, dans le cas des musées CIMA et Baud celui d’une timidité à la reprise.
La comparaison avec la réouverture de 2020, en ce qui concerne le Musée des Arts et Sciences, ne serait pas très pertinente : elle a eu lieu en septembre, pour caler avec une exposition temporaire (Jeux de mots de Môôret) et celles-ci amènent en principe plus de visiteurs. « Toutefois, nous pouvons vous confirmer que la fréquentation actuelle, depuis notre ré-ouverture, correspond aux fréquentations habituelles des années précédentes. Du côté de l’Atelier, les visites ont repris au même rythme. » (Rachel Gueissaz, secrétaire et trésorière) Ce rythme de fréquentation correspond, pour un dimanche de visite libre au MAS, à cinq à quinze personnes, échelonnées sur l’après-midi. En effet, le caractère libre (et plutôt individuel) des visites au MAS, fait qu’il est peu inquiété par les restrictions (vingt personnes pour l’exposition permanente, dix pour la temporaire). Quant aux visites à l’Atelier (qui, elles, ont plus tendance à attirer des groupes, souvent alémaniques) elles ne se font que pour dix personnes et n’ont donc pas changé de nature pour ce qui est de leur nombre. Géré par une association bénévole, situé dans un bâtiment communal (les charges étant dès lors assurées par la Commune), le MAS n’a pas eu recours à des aides particulières.
La situation est autre aux musées CIMA (Sainte-Croix) et Baud (L’Auberson) : ces lieux fonctionnent sur un principe de visite guidée (s’agissant de mettre en marche des automates et des orchestrions qui ne sont pas derrière une vitrine) et leur jauge de quinze personnes (guide compris) est inférieure aux proportions habituelles (plutôt vingt-cinq personnes). Il peut bien se conduire deux visites simultanément au musée CIMA, mais, outre le désagrément logistique, ses guides travaillant à l’appel (on misera sur le fait qu’ils n’ont pas été beaucoup « appelés » début 2021), cela a une conséquence sur la masse salariale. L’inscription aux visites guidées s’effectue sur réservation (ce qui, comme toute réservation qui se fait sur appel, n’empêchera pas certains de se déplacer inutilement) pour le week-end, deux fois par jour. La nature organisée et groupée des visites dans ces musées les faisait entrer dans la catégorie des «manifestations », interdites jusqu’en avril contrairement aux visites libres. Une aide à la culture a été demandée deux fois pour le CIMA au Canton (elle a été octroyée), permettant de suppléer aux frais fixes tels que, par exemple, les assurances ou le système d’alarmes. « On sent que les gens sont plutôt sceptiques et préfèrent rester à l’extérieur que de venir à l’intérieur pour des visites guidées », constate Maria Caramia, responsable des deux musées depuis le début de l’année. Elle souligne que ces visites se font pourtant en nombre restreint, selon les normes établies par la Confédération… et attend visiblement d’être en mesure d’élargir ce nombre.
J. Sluka
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