L’activité du RSBJ est bonne, voire réjouissante. Mais les défis ne manquent pas, notamment pour l’amélioration de l’efficience des soins et l’obtention d’une garantie financière pour la rénovation de l’hôpital des Rosiers.
Alain Périat, directeur général du Réseau santé du Balcon du Jura, utilise volontiers la métaphore de l’eau pour illustrer le parcours du RSBJ dans un système de santé sous tension et aux enjeux cruciaux : une eau qui fait son chemin à travers des roches plus ou moins dures, à force de persévérance.
L’activité ambulatoire et stationnaire pour 2023, qu’Alain Périat a présentée en assemblée générale jeudi soir dernier avec Robert-Tito Haarpaintner, président du Conseil d’administration, est qualifiée de « bonne, voire réjouissante » (voir encadré). Seul le laboratoire a enregistré une baisse significative principalement liée à l’installation en ville de plusieurs médecins du Cabinet de groupe des Alpes.
Le résultat financier pâtit également du départ des praticiens, ainsi que de la hausse de 15 % du tarif des énergies, bien que le déficit porté au budget ait pu être réduit de 1,2 million à 425’000 francs. La négociation de tarifs hospitaliers à la hausse apportera un peu de baume en 2024, a souligné Éric Simon, responsable administratif financier, ainsi qu’un nouveau développement de l’activité du Cabinet médical des Alpes.
Diversification
Le RSBJ a su tirer son épingle du jeu dans le cadre de la nouvelle planification hospitalière. La poursuite des soins aigus et de la médecine interne lui est accordée, ainsi que le maintien de la gériatrie aiguë. L’hôpital a perdu la chirurgie orthopédique prothétique – quota d’opérations jugé insuffisant - mais a pu décrocher l’autorisation de pratiquer la chirurgie de l’appareil locomoteur.
En parallèle, le RSBJ œuvre à remplir les critères attribués aux Pôles de santé - comme ceux de la Vallée de Joux et du Pays-d’Enhaut, pour le déploiement de soins intégrés. Le Grand Conseil vaudois doit encore accepter ce nouveau modèle de soins avec à terme probablement un mode de financement spécifique. Le projet cantonal de réponse à l’urgence 24 heures sur 24 sept jours sur sept, mis en veilleuse pendant la création des Pôles santé est réactivé.
L’avenir du RSBJ se dessine avec la diversification de l’activité au regard des besoins de la population et l’amélioration de l’efficience dans la prise en charge des patients. Pour y parvenir, le Réseau développe et implémente, en association avec les autres Pôles santé et en partenariat avec la HEIG-VD et Unisanté, l’adaptation d’un outil international appelé Scirocco-POL. Il comprend douze thématiques et permet de mesurer l’avancement de la mise en œuvre des soins intégrés. Une première évaluation a démontré que le RSBJ était sur le bon chemin pour répondre aux défis qui se posent, exprime Alain Périat, soit : un vieillissement de la population, une augmentation des maladies chroniques et des besoins des patients, la difficulté de recruter et de fidéliser des professionnels de la santé ainsi qu’une diminution des ressources en santé publique. La prise en charge globale préconisée redonne un rôle actif aux patient.e.s, limite les examens, renforce la prévention, améliore l’attractivité du métier et limite les dépenses de santé tout en intensifiant la qualité des soins, expose le directeur.
Dans un autre registre, le Réseau attend une garantie financière pour mettre en chantier une rénovation complète du bâtiment, y compris la mise en conformité du bloc opératoire. Les travaux pourraient démarrer à fin 2025 ou en 2026 et durer deux à trois ans.
Trois cents deux collaborateurs
Le RSBJ emploie 302 personnes, pour un peu plus de 200 équivalents plein-temps, dont 23 apprentis et 7 personnes en réinsertion. Il bénéficie de l’appui de la Fondation de soutien, qui a reçu 24’000 francs l’an dernier, dont un legs de 20’000 francs d’une personne de L’Auberson. Nathalie Clot, présidente de la Fondation, a passé le flambeau à Éric Simon. Se retirent également Suzanne Labarraque, Doris Leuthard, Dominique Rumley et Aldo Paillard. Jacques Fiaux, Jérémy Zonca et Jean-Franco Paillard rejoignent la fondation aux côtés de Patricia Villiger et Roland Chevalley qui poursuivent leur mission.
Forte d’une bonne trentaine de participants, l’assemblée s’est déroulée en présence de Thierry Heuzé, de la Direction générale de la cohésion sociale et de Anne-Marie Witti, ancienne directrice. Directeur médical et médecin-chef, le Dr Oscar Daher ainsi que Corinne Girod, responsable du Département des soins, étaient excusés. Toutes les opérations statutaires ont été acceptées à l’unanimité, la cotisation annuelle des membres, de 40 francs a été reconduite.
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