
Le sauna du Grand Hôtel des Rasses a pris feu dimanche matin. La réaction rapide du directeur a permis de limiter la casse.
« Je n’ai pas réfléchi. J’y suis allé à l’instinct et heureusement cela s’est plutôt bien terminé », réagit Patrice Bez. Rencontré lundi matin, le directeur est serein mais encore un peu groggy par sa mésaventure du jour précédent. Il faut dire que l’hôtelier n’a pas reculé devant le danger. Lorsqu’il a été averti que le sauna de l’hôtel qu’il dirige était la proie des flammes, le responsable a fait immédiatement évacuer la quinzaine de clients qui occupait la zone de la piscine. Il s’est ensuite muni de deux extincteurs pour combattre l’incendie avant de faire appel aux pompiers.
Ses bons réflexes et cette action salvatrice ont coupé le feu dans son élan et ont permis d’éviter une probable catastrophe. « Il faut être clair, l’intervention efficace et courageuse du directeur a permis d’éviter le pire. Si le feu était parti dans les cloisons et les faux plafonds, nous aurions été confrontés à une intervention d’une tout autre ampleur, très complexe », souligne le Major Jan Eisler, commandant du SDIS Sainte-Croix/Pied-de-la-Côte. Responsable de l’intervention, son remplaçant, le Capitaine Adjudant Cyril Guinchard abonde : « Le feu s’est déclaré dans la partie la plus ancienne du bâtiment. Elle recèle des conduits de ventilation et autres passages entre planchers qui auraient pu permettre aux flammes de se propager rapidement dans les étages ».
Le directeur s’est donc muté en sauveur de son établissement dimanche. Incommodé par les fumées, il a été emmené à l’hôpital par le commandant des pompiers pour un contrôle. Il s’en sort heureusement presque indemne. « J’ai toujours une odeur de fumée dans le nez et je tousse encore un peu, mais globalement ça va », rassure-t-il. Face aux nombreuses félicitations reçues suite à son action, le directeur réagit humblement : « Je n’ai fait que mon devoir. J’ai suivi passablement de formations dans ma carrière notamment lorsque je travaillais sur un bateau de croisière. Cela m’a clairement été utile. J’aurais dû néanmoins appeler les pompiers plus rapidement. J’ai passé devant le bouton-poussoir d’alerte incendie sans l’utiliser. On aurait gagné un peu de temps. Mais c’est difficile de penser à tout, cela va tellement vite », explique-t-il.
Cause accidentelle
Un seau en bois rangé par mégarde sur le poêle électrique semble être à l’origine du sinistre. « Une enquête est en cours pour déterminer exactement les faits, informe Patrice Bez, mais il s’agit très certainement d’un accident. Il semblerait qu’un client ait allumé le sauna avant d’aller se faire masser sans se rendre compte que le seau était posé là. » Le récipient a accumulé de la chaleur et s’est mis à brûler. Il a ensuite bouté le feu aux parois et plafond du local. La fumée générée par l’incendie a envahi le couloir menant à la piscine. « Cette partie de l’hôtel étant équipée d’un système de sprinkler réagissant à la chaleur et non de détecteur de fumées, c’est donc un client qui nous a avertis du problème », relate Patrice Bez.
Le SDIS Sainte-Croix/Pied-de-la-Côte a reçu l’appel depuis la Centrale de traitement des alarmes des pompiers à 9h43. Cinq minutes plus tard, l’officier de service était déjà sur place. « Les pompiers ont été hyperrapides, je n’en revenais pas. Ils ont été d’un calme et d’une efficacité remarquables. Je les remercie pour leur travail et leur aide », salue-t-il.
Le personnel du SDIS a ventilé les locaux pour évacuer la fumée générée par le sinistre. Les pompiers ont démonté également la paroi et le plafond du sauna pour s’assurer que le feu n’avait pas passé derrière les cloisons. La fumée s’étant partiellement propagée dans les étages, les pompiers ont effectué des contrôles pour s’assurer que les nonante clients de l’hôtel ne couraient aucun danger. « Malgré une odeur importante, les valeurs des contrôles étaient nulles. Les clients n’ont pas eu besoin d’être évacués », ajoute Cyril Guinchard.
Clientèle dédommagée
« Hormis évidemment le sauna, la zone, soit le hammam et la piscine, a été à nouveau accessible pour les clients l’après-midi même », informe Patrice Bez. « Nous avons également décidé d’appliquer un rabais de 10 % à notre clientèle pour les désagréments causés par l’incendie. Malgré cela un client s’est plaint de l’incendie sur les réseaux sociaux. Comme si nous l’avions fait exprès », indique-t-il médusé.
Le responsable estime que le sauna sera indisponible durant deux à trois mois. Une situation qui ne devrait pas, selon lui, péjorer la marche des affaires. Les dégâts sont estimés à quelques dizaines de milliers de francs. Ce n’est évidemment pas rien, mais c’est bien loin de ce que cela aurait pu être sans l’intervention du directeur.
Leave a Reply