
Sam Brown
et Marie Jaermann
Les perles les plus anciennes ont été écrites par John Downland et Claudio Monteverdi et la plus récente par Robert Scott, qui est un ami du guitariste de ce soir, Sam Brown. Il accompagnait Marie Jaermann, soprano. Le duo a été vivement applaudi pour ses prestations à l’église catholique ce dimanche passé en fin d’après-midi. Les deux artistes se présentent sous l’appellation de Quixotic Combo, par référence à Don Quichotte, Chevalier et justicier idéaliste, précisa Marie Jaermann.
Les œuvres composées pour la guitare et le chant ne sont pas très nombreuses. Certaines ont dû être arrangées pour être interprétées par la guitare. Les deux premiers compositeurs, presque contemporains, John Downland et Claudio Monteverdi, ouvrirent le concert. Puis Mozart suivit avec Voi che sapete des Noces de Figaro. Après une œuvre de Robert Scott, le duo Quixotic Combo nous emmena au Brésil avec le superbe Aria (Cantilena) de Heitor Villa-Lobos. Il fait partie d’une série de neuf suites, les Bachianas Brasileiras dont la cinquième a été écrite pour huit violoncelles. L’Aria a été arrangé ultérieurement pour guitare et soprano par le compositeur lui-même. C’est « La beauté d’un paysage au soleil couchant » comme le décrivit Marie Jaermann. On ne peut mieux exprimer le sentiment que laisse cette mélodie tout à la fois forte et sensuelle, mélodie qui a été notamment interprétée par Joan Baez.
Dans un concert comme celui de ce soir, Franz Schubert est incontournable. Marie Jaermann nous fit redécouvrir quatre Lieder dont le très connu Ständchen (Sérénade). On retiendra encore avec sa musique légère, bien rythmée Heidenröslein. Petite Rose, c’est le titre français du poème écrit par Goethe. Écoutons encore Marie Jaermann sur ce sujet :
Un garçon vit une petite rose de loin, Elle était jeune et belle comme un matin, Le garçon dit: que je te cueille.
La petite rose dit : que je te pique,
Et le méchant garçon cueillit la petite rose de la lande,
La petite rose piqua et se défendit.
Parlons un peu de Sam Brown. Anglais AOC comme le présenta Jean Reuge au début du concert, il interpréta trois miniatures de Francisco Tarrega. Ce dernier, né en Espagne, peut être considéré comme le père de la guitare classique moderne. On reste en Espagne avec Manuel de Falla. Pleine de soleil et de caractère, toute sa musique, à des degrés différents, est marquée par son pays natal. Marie Jaermann et Sam Brown nous firent découvrir sept chansons populaires espagnoles que De Falla composa entre 1914 et 1915.
Toutes ces perles, de la Renaissance et latines comme annoncé dans le programme ont été complétées par une pièce de Bach qui termina le concert. La voix de Marie Jaermann par son timbre éclatant emplit toute l’église. Un beau concert !
Le prochain aura lieu le 2 mars
A. Mottier
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