Vivre de manière un peu plus calme, profiter de sa famille et de ses amis, jardiner, voyager, le notaire Georges Pittet a de jolis plans pour sa retraite.
« J’ai toujours gardé à l’esprit que derrière chaque affaire se trouvent des êtres humains et que chacun a sa propre perception de toutes les règles qui nous entourent. » La mise en pratique de ce propos plein de sagesse formulé par le notaire Georges Pittet, qui prend sa retraite, lui a valu « de se sentir parfois entre le marteau et l’enclume ».
Georges Pittet a connu le canton comme sa poche avant d’arriver à Sainte-Croix en 1983. Il a vécu sa petite enfance dans les Alpes vaudoises, son enfance sur la Côte, puis dans le Nord vaudois. Que de bons souvenirs : « Je suis heureux d’avoir eu des parents tels que les miens. Ils étaient ouverts, nous laissaient la bride sur le cou. À l’époque, nous n’étions pourtant pas toujours très sages ! ».
Au sortir de la scolarité obligatoire, le jeune homme fréquente l’École de Commerce de Lausanne et obtient sa maturité commerciale en juillet 1974. Jeune papa à la fin de ses études universitaires (HEC – Cours de droit en vue d’une entrée en stage de notaire), il est d’abord engagé au Bureau de la surveillance des communes, à l’État de Vaud. Dans le cadre de la mise en place d’une péréquation financière dans le canton, il est notamment chargé d’introduire un nouveau plan comptable dans les communes. « J’en ai visité beaucoup », dit-il.
Grâce au soleil
Trois ans plus tard, il souhaite renouer avec le notariat. Son installation à Sainte-Croix se décide grâce au soleil qui règne sur le Balcon du Jura le jour où il se présente à l’Étude de Maître Jean Stöckli. « En plaine, il y avait du brouillard. » J’ai dit : « S’il fait beau à Sainte-Croix, je prends la place » ! La famille déménage au 1er janvier 1983. Le futur notaire entre en stage à l’Étude Jean Stöckli, qu’il reprendra trois ans plus tard. « Les gens du Balcon ont tout de suite été accueillants », se souvient-il, saluant aussi la proximité de tous les services, activités culturelles et sportives. Les quatre membres de la famille sont vite intégrés dans la vie sociale et associative et en profitent pleinement. Le notaire débutant est incorporé dans les pompiers au 1er janvier 1986, où il gravira les échelons jusqu’au grade de capitaine quartier maître, membre de l’état-major. À la Société des eaux de La Sagne, il officiera comme secrétaire du conseil d’administration pendant 10 ans (2001-2011). Il sera aussi greffier de la Justice de paix de l’arrondissement de Sainte-Croix quelques années.
Complexification
Il y a une dizaine d’années encore, les notaires étaient des généralistes. Aujourd’hui, avec la complexification de la législation et des directives diverses, ils ont tendance à se spécialiser et à se regrouper au sein d’études notariales qui comportent des personnes aux compétences diverses. Pour sa part, Georges Pittet a été membre pendant 15 ans de l’autorité vaudoise d’application de la loi sur l’acquisition d’immeubles par des personnes à l’étranger. Il connaît aussi sur le bout du doigt les arcanes du droit foncier rural.
Depuis 1983, le métier a changé avec l’informatique. L’arrivée du traitement de texte par exemple a allégé la tâche des secrétaires. Quand il débute, il est ébloui par la dextérité des dactylos, qui tapent sans faute, à l’aveugle et avec de multiples carbones pour les copies.
Sans être nostalgique, Georges Pittet constate que les gens sont aujourd’hui plus exigeants et attendent une extrême rapidité, de l’efficacité et un résultat. « À l’heure de la disruption, il est parfois difficile de suggérer un temps de réflexion et de conseil. Tout doit aller vite et ne rien coûter », observe-t-il. Ce qui ne l’a jamais empêché de suivre sa ligne : répondre aux attentes de ses clients et trouver des solutions qui conviennent à chacune des parties dans la sécurité du droit. Et tout cela dans la confidentialité nécessaire, « bien que cela ne soit pas toujours facile dans un village où les gens échangent beaucoup ». Il y a aussi des moments délicats (divorces, successions conflictuelles, contacts avec des clients de confessions et de cultures différentes).
Le notaire a préparé sa retraite. Il se réjouit de vivre de manière un peu plus calme, de profiter de ses petits-enfants, à Neuchâtel et Montréal et de voyager avec son épouse. Mais aussi de retrouver le goût des activités simples, comme la marche avec des amis et en famille, la lecture, le bricolage, le jardinage. Il espère pouvoir rencontrer plus souvent ses amis et ses voisins, et renouer avec un loisir qu’il aime beaucoup, la navigation à voile.
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