Suite à une interpellation déposée lors du Conseil communal de juin 2025, la Municipalité a obtenu les chiffres de la criminalité. Certes, elle existe, mais le nombre de cas a baissé ces cinq dernières années, et la commune « ne fait clairement pas partie des communes à risque », répond l’exécutif.
Lors de la séance du Conseil communal de Sainte-Croix du 23 juin 2025, une interpellation, déposée par Steve Benoît (UDC) et Patrice Bez (PLR), avait suscité des échanges aux forts accents émotionnels. Les deux membres de l’organe délibérant avaient parlé « incivilités, trafic de drogue, vols et cambriolages, déprédations de biens publics et privés, ainsi que de troubles de la tranquillité publique avec le retour des beaux jours ». Des élus inquiets de la situation qu’ils dépeignaient, avec quelques exemples à l’appui, et qui voulaient notamment savoir si la Municipalité partageait ce constat.
Dans sa réponse, qui figure dans les communications municipales distribuées à tous les conseillers et conseillères en vue de la séance de lundi soir, la Municipalité répond que « le système de sécurité actuellement en place à Sainte-Croix répond aux besoins ». Elle cite des chiffres fournis par la Police cantonale, plus précisément la Direction du renseignement, de l’information et de la stratégie (DiRIS). Il en ressort que « les délits pénaux commis dans le périmètre de la Commune de Sainte-Croix sont stables, à environ 330 cas par année ». Ils ont baissé dans les cinq dernières années, par rapport à la période 2015-2019. « En moyenne cantonale, Sainte-Croix ne fait certainement pas partie des communes à risque », relève la Municipalité.
61,8% de cas élucidés
Au niveau de la répression, une majorité des auteurs, soit 61,8%, sont identifiés en lien avec les effractions commises. L’exécutif a sondé ses interlocuteurs de la Police cantonale de l’arrondissement et du poste local à propos d’un risque de « situation de bascule et de non-retour à un ordre public acceptable ». La réponse est « non ». Toutefois, si la situation venait à dégénérer, « des leviers seraient alors mis en place avec le soutien de l’arrondissement ».
La Municipalité rappelle que la présence régulière et visible de la gendarmerie, appuyée par les agents de sécurité publique (ASP), assure « une surveillance continue et rassurante pour la population ».
Des mesures sécuritaires supplémentaires sont déjà entrées en vigueur, précise la Municipalité à une autre question des intervenants. Une patrouille de gendarmerie a été mise en place toutes les nuits pour la saison estivale. Il est prévu également l’organisation de services décalés ponctuels des gendarmes du poste local.
Plus de patrouilles
Les délais d’intervention en cas de demande via le numéro 117 de la centrale vaudoise police, sont en moyenne de l’ordre de 15 à 20 minutes durant la nuit et elles « garantissent une réactivité opérationnelle satisfaisante ». Assurer une présence de la Police cantonale 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 « aurait un coût très important pour la commune et il devrait être analysé », répond la Municipalité qui n’y est pas favorable.
La commune a prévu cependant une augmentation des patrouilles mixtes entre la gendarmerie et les ASP, avec quelques surveillances spécifiques, pour assurer une présence visible, notamment en période estivale.
En outre, la mise sur pied d’un rendez-vous mensuel « sécuritaire » est agendé entre la Commune, le Chef de poste et le Chef d’arrondissement, « afin de s’informer des dossiers particuliers et d’être réactifs ».
Les intervenants ont aussi questionné la Municipalité sur le délai de réponse envisagé au postulat déposé en octobre 2023 par l’ancienne conseillère communale UDC Francesca Biermann. Elle demandait l’installation de caméras de surveillance « afin de préserver les biens publics et de lutter contre l’incivilité ». L’exécutif informe dans ses communications qu’une réponse à ce postulat sera donnée lors de la séance du Conseil communal de mars 2026.
« Possible différence »
Le conseiller Steve Benoît (chef de groupe UDC) a brièvement pris la parole en cours de séance lundi soir pour donner suite à l’interpellation. Il a remercié la Municipalité d’avoir mis en place des patrouilles durant les nuits d’été et davantage de patrouilles mixtes avec les ASP. Mais il a aussi renvoyé à une possible différence de recensement entre les cas relevés et les cas réels, ce qu’il explique en substance ainsi : « si on faisait plus de contrôles, on constaterait plus d’infractions. Le nombre de cas relevés n’est pas forcément un indicateur précis du nombre de cas effectifs ». Selon lui, « les gens se décourageraient souvent de signaler les infractions, et arriveraient trop souvent devant un poste fermé ».
C. Dubois.
Collaboration : L.G. Alloati.

