Le Balcon du Jura est un point de chute pour les chiens des forces de l’ordre. La Brigade canine de la Police cantonale vaudoise y organise des formations continues. Le 52e cours s’est déroulé du lundi 29 avril au vendredi 3 mai. Au programme: un éventail d’exercices et des échanges entre des délégations nationales et internationales. Quelques spécificités insoupçonnées de la cynologie policière sont mises au jour.
En fonction de la spécialisation des chiens dits opérationnels, il y a le pistage en milieu urbain et en forêt, la détection de stupéfiants, de billets de banque, d’armes ou encore d’explosifs. Lors de la formation, les responsables simulent des situations complexes. Parmi celles-ci figure une fouille de colis postaux contenant nourriture et drogue. « Ne pas se laisser distraire par l’odeur du poisson et rester focaliser sur le repérage d’un produit illicite, c’est un défi pour le canin », indique un membre du corps des gardes-frontières. En sus des défis olfactifs, l’entraînement forme l’agilité du canin. À titre d’exemple, la fouille d’enveloppes, une action qui amène par la forme de l’objet une difficulté dite tri-dimensionnelle. La nature des exercices illustre l’évolution perpétuelle de la cynologie. « On doit toujours s’adapter à la criminalité », souligne Christophe Ehinger, chef de la brigade canine. Tant bien l’éventail de senteurs à repérer que les situations se diversifient. Les « nez » sont formés par une méthode de transposition. Un renifleur apprend à signaler plusieurs produits. Seule exception sur la règle : les « truffes » dressées pour détecter les explosifs. Ce sont la menace et les dispositions à prendre qui motivent ce choix.
Échanges
La semaine d’entraînement est un enrichissement pour les 62 participants. D’abord, les compétences interpersonnelles et la cohésion de groupe se renforcent. « Les exercices nocturnes en forêt mettent à l’épreuve les chiens mais aussi les policiers », explique Christophe Ehinger. Puis les échanges nationaux et internationaux permettent d’avoir une vue complémentaire, de renforcer les connaissances. « Malgré quelques divergences en matière de directives légales, les objectifs et les défis des brigades suisses, françaises, luxembourgeoises et belges sont similaires. Le partage d’informations, de constats et de techniques sont une plus-value pour tous. Cette formation en particulier a permis d’échanger avec nos compères sur le dressage et la détection d’explosifs. »
« Dans l’espace de cinq jours, on se perfectionne par le dialogue et par l’action. Je refais l’expérience pour une deuxième année. C’est bel et bien instructif », affirme Jessica Alff, une policière luxembourgeoise.
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