Ce sont des vacances de tous les superlatifs qui se sont achevées dimanche par un redoux. Une bouffée d’oxygène pour tous les acteurs du tourisme heureux de constater que la combinaison neige et soleil demeure une formule gagnante.
« Magnifique, du pain bénit ! », jubile Alain Pointet, directeur général des Remontées Mécaniques du Balcon du Jura vaudois, aux Rasses. Les skieurs étaient au rendez-vous dès l’ouverture des pistes, et l’affluence ne s’est pas démentie. « Nous avons des fréquentations à plus de mille skieurs certains jours », abonde Corinne Graf, porte-parole et membre du comité de la Société coopérative des Remontées. « Cela démontre que quand la neige est là les clients répondent présents et qu’il y a encore un bel avenir pour la station », poursuit la jeune femme. Elle a recueilli la satisfaction des usagers, dont une famille de Parisiens qui passe habituellement ses vacances de Noël à Sainte-Croix. « C’était la première fois que les enfants ont pu skier, ils étaient ravis ». Et cette année, le Père Noël en personne est venu sur les pistes.
Carton plein aussi pour l’École de ski Les Rasses La Robella, dont le responsable Thomas Lancia, moniteur depuis 10 ans, n’a jamais connu des conditions aussi belles. Secondé par une brochette de moniteurs, il tire un bilan très positif de l’activité du Jardin des neiges comme des cours collectifs et semi-privés.
Navette
La SCRMBJV a fait le pari du Magic Pass dès la saison 2023-2024. Corinne Graf estime que 20 à 30 % des skieurs présents ces deux semaines étaient porteurs de ce sésame. Parmi les adeptes des pentes du Balcon du Jura, des Vaudois bien sûr, mais également des Neuchâtelois, des Fribourgeois, des Bernois ainsi que des Français. Une belle affluence dans les parkings qu’il a fallu filtrer certains jours, précise Alain Pointet. Les skieurs et fondeurs avaient la priorité sur les amateurs de randonnée en raquettes ou de bob, réorientés vers les autres « spots ». Une navette a été mise en place entre Les Replans et les Rasses les 29 et 30 décembre 2024.
Pour accueillir les skieurs et faire tourner les installations, une quinzaine de personnes étaient à pied d’œuvre chaque jour. Alain Pointet note au passage la difficulté de recruter des extras, sans garantie de travail. « Heureusement, certains anciens sont revenus et ont fait équipe avec les nouveaux ». Il signale « deux ou trois problèmes techniques que nous avons pu régler. Le Cochet n’a pas tourné une journée, et nous avons dû intervenir sur les Rasses II ». Les remontées ont pu proposer des pistes en neige naturelle, grâce aussi à la commune de Sainte-Croix qui a livré des camions de neige pour le bas des pistes et la zone de départ.
Bilan très positif également à la piste éclairée. Fanny Cruchaud, membre du comité, informe que 270 forfaits et une dizaine d’abonnements de saison ont été vendus. Un petit nombre de porteurs de Magic Pass ont passé le portillon en plus des enfants qui bénéficient d’un soutien communal pour cet abonnement. À part le jour de Noël et les soirées du 31 décembre et 1er janvier, le ski-lift a fonctionné tous les jours.
Fondeurs aux anges
« Tout simplement exceptionnel ! Neuf jours de soleil consécutifs, avec une belle neige, la dernière fois que ces conditions étaient réunies, c’était en 2014 ! ». Président du Groupe de skieurs de fond des Rasses (GSFR), Michel Roulet pavoise. Les 65 km tracés offraient d’excellentes conditions.
Affluence non moins réjouissante également sur les 25 km des pistes du Plateau de L’Auberson, tracées par Denis Montandon et son fils Jérémy. » Cela fait vraiment plaisir de voir autant de monde, alors que l’on se posait la question de savoir si on allait continuer à damer. La boucle pour les piétons et promeneurs avec chien a été très appréciée, relève Denis Montandon, qui souhaiterait l’adhésion de tous les propriétaires de chiens à l’usage des petits sachets destinés à ramasser les crottes.
Les 12 km de la piste de fond de La Gittaz tracés par l’équipe du ski-club ont également connu « pas mal de fréquentation ». Fanny Cruchaud regrette cependant que des randonneurs à raquettes et des promeneurs empruntent sans ménagement certains tronçons alors qu’un itinéraire raquettes est balisé depuis le col des Étroits. Elle rappelle au passage que les skieurs de fond doivent s’acquitter d’une redevance.
Tous les autres acteurs sont euphoriques. C’est le cas de Sven Matthey-de-l’Etang, président de la société coopérative du ski-lift de Mauborget, de Vincent Demiéville, responsable du tourisme, à propos de la Chasse au Trésor du Col des Étroits au Mont-des-Cerfs ainsi que des magasins Joseph Sports à L’Auberson et Bertschinger Sports à Bullet. « C’est ce qu’on aimerait avoir tous les hivers », exulte la propriétaire de Bertschinger Sports.
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