C’est une tradition désormais bien établie, à mi-décembre, l’Association des Amis du Musée Baud convie connaissances et amis de ce lieu enchanteur, afin d’assister à un moment musical toujours apprécié dans le cadre de la grande salle de concert.
C’est dans une salle joliment décorée et une ambiance chaleureuse que Véréna Clausen et Arlette Baud ont souhaité la bienvenue aux mélomanes, venus nombreux pour cette traditionnelle soirée d’avant Noël, souhaitant que le plaisir soit avec chacun des auditeurs. Cette année, Eveline Inès Bill était accompagnée de la pianiste yverdonnoise Claire-Lise Mérillat et d’une jeune harpiste, âgée de 16 ans, Lorelei Coker, élève au Conservatoire de Neuchâtel.
Un programme éclectique
Bien connue dans la région, Eveline Inès Bill est une cantatrice expressive, souriante et généreuse, c’est toujours un ravissement pour l’auditoire de l’écouter à nouveau. En effet, le choix des pièces très variées, ainsi que l’interprétation magnifique de celles-ci offre un moment de pur bonheur qui fait passer au second plan tous les tracas du quotidien.
Le programme a débuté par trois pièces chantées en anglais, avec un clin d’oeil au vent d’hiver, ainsi qu’à la morosité et à l’austérité des journées parfois sombres caractérisant cette saison. Puis une fantaisie pour harpe solo, de Camille Saint-Saëns, a permis au public d’apprécier la dextérité et la finesse de jeu de Lorelei Coker, jeune musicienne qui a commencé la harpe à l’âge de 7 ans, après avoir été fascinée en écoutant et regardant jouer l’une de ses proches. Les nuances, magnifiquement interprétées, remarquables de douceur dans les sons aigus, et les notes égrenées comme des perles brillantes, ont été un moment de ravissement pour les yeux et les oreilles, mentionnons également que l’instrument de Lorelei est une harpe David, fabriquée à Ste-Croix.
Puis la cantatrice a interprété une pièce tirée de l’Oratorio de Noël, de Saint-Saëns également, avant un chant traditionnel « La naissance du Christ », invitation à chanter Noël pour toute la Terre. La musique jaillit et occupe tout l’espace, par des sonorités à la fois délicates et néanmoins très présentes.
C’est toujours un moment d’émotion d’écouter l’Ave Maria de Schubert, le plus connu de tous, qui dégage à la fois plénitude et pureté, accompagné par Claire-Lise Mérillat, pianiste dont le jeu est subtil et discret.
Des chants de Noël traditionnels
Qui n’a pas fredonné un jour ou l’autre des mélodies telles que Un flambeau, Jeannette, Isabelle, Entre le bœuf et l’âne gris, Les anges dans nos campagnes, Il est né le divin Enfant ou encore la Marche des Rois ? Ces Noëls venus du fond des âges ont été revisités par la cantatrice et ses accompagnatrices, grâce à une interprétation un peu différente apportant une touche personnelle agréable d’écoute. Une mention spéciale à l’Ave Maria de Charles Gounod, chanté par Eveline Bill, alors que la harpiste l’accompagnait avec la mélodie d’un prélude de Bach, mariage parfaitement réussi...
Puis une chanson traditionnelle de Franche-Comté, Les mendiants de Noël, a été adaptée pour les temps que nous vivons et parle de réfugiés fuyant la guerre afin de protéger leur vie et enjoignant les auditeurs à faire le geste de l’accueil « … ne soyez pas chiches, vous n’en serez pas moins riches… ».
C’est avec « Minuit Chrétiens » que les interprètes ont mis fin à ce magnifique moment musical, paroles d’espérance dont chacun a grandement besoin actuellement... Le public, invité à chanter Stille Nacht, s’est montré frileux et aurait certainement préféré Voici Noël !
Un thé de Noël et ses gourmandises variées a mis fin à ce moment de musique, permettant aux participants de partager leurs ressentis et leurs émotions, ainsi que de parler avec les artistes.
Texte et photos : Martine Stoeckli
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