
À l’Auberté, le concert du premier de l’an annonce la couleur pour 2019. Nathalie et Baptiste ont invité trois groupes venus des quatre coins de la France. Leur point commun est la musique traditionnelle, un univers aussi divers et joyeux que l’ADN de l’Auberté. Au cœur d’une soirée « farandole ».
En ouverture : le duo Arizona 3000 et le trio alsacien Trois Oiseaux. La pièce de résistance : Bargainatt, un groupe pour qui la bourgade du Nord vaudois n’est pas inconnue. Il y a tout juste une année, dans le studio de la maison, le quartet professionnel enregistre un premier disque intitulé « Omic ». Des amitiés avec les jeunes hôtes du lieu se solidifient. Accompagnés de collègues, ils reviennent pour donner un live.
D’abord, les filles d’Arizona 3000 livrent des morceaux intimistes. L’une à l’accordéon, l’autre au violon, elles chantent un dialogue romantique. Avec une pointe de réalisme et un nuage d’espoir, l’histoire touche avec délicatesse à un sujet intemporel : les mille et un sentiments d’une liaison amoureuse. Puis, le public prend son envol avec Trois Oiseaux. Deux instruments à vent et un à cordes offrent des airs variés. D’une valse impaire à une scottish, les chansonnettes évoquent des balades exploratrices dans la nature. Ici un soupçon d’ombre, là un champ ensoleillé.
Bargainatt
« Nous avons l’habitude d’animer des bals folk. On est quelque peu intimidé d’être face à un public assis », plaisante Youmi Bazoge, chanteuse et violoniste. La timidité se volatilise au fil du spectacle. En effet, le quartet enchaîne quelques grands classiques et des compositions originales. La valse « Au café du canal » de Pierre Perret s’imbrique dans le répertoire signé Bargainatt. Tantôt épurés, tantôt robustes, mélodies et textes relatent une convivialité candide.
La chanson « Bourrée du modeleur » en fait preuve. Bercés par le bourdonnement du bus de tournée du groupe, Youmi Bazoge et Léon Ollivier, accordéoniste, composent le morceau entre deux festivals d’été. Une mignonette complainte se transforme en joie des adieux aux bruits. Chaleureuses, les mélodies traditionnelles incitent à danser. Les spectateurs présents tapent avec de plus en plus d’insistance les pieds. Quelques-uns poussent les chaises pour danser une polka.
« La chorégraphie est la source du folk », explique Noé Bazoge, violoncelliste. Le concert montre que la sonorité de la musique traditionnelle s’approche du quotidien d’un optimiste: un cocktail d’émotions qui incite bon gré mal gré à la gaieté dansante.
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