Fluidité d’un duo. Progressivement d’autres artistes s’introduisent sur la scène circulaire. Six corps se meuvent avec énergie et grâce. Prouesses chorégraphiques et parodies sur des tours de piste s’entremêlent. Le mercredi 16 octobre, la compagnie « Un loup pour l’homme » a offert un spectacle au Centre Sportif des Champs de la Joux. Comment une telle performance naît et se produit à Sainte-Croix ?
Un décor minimal. Un tapis rond de couleur beige autour duquel se développent des gradins en bois. Un éclairage puissant. L’architecture rappelle l’art du cirque. L’aspect épuré de l’aménagement évoque la danse contemporaine. La troupe internationale explore les frontières entre plusieurs disciplines. « Nous sommes tous issus de milieux différents. L’une provient de la danse de salon. L’autre du théâtre ou encore des arts martiaux. Chacun amène une dimension nouvelle à notre expression du cirque », souligne Alexandre Fray, directeur artistique. Au centre de leur démarche figure le dialogue dont celui entre la souplesse et le tonus. Les corps se contorsionnent, se confondent. Ils donnent entre autres l’impression de courir sur l’air. Les mains des uns sont les supports pour les pieds des autres. Le mouvement évoque l’élégance d’un cheval faisant des figures de dressage dans un enclos.
Échange: une figure de style
Que l’échange est la force motrice derrière « Un loup pour l’homme » s’observe à d’autres niveaux. En introduction, Alexandre Fray lance : « Le spectacle est comme une plante. Il évolue sans cesse ». L’improvisation demeure au centre. Les compositions sont prédéfinies. L’exécution et le rythme varient. La particularité du moment et du public contribue à la création de chaque performance. L’ancrage dans une agilité créatrice est mis en verve par « Ride & Camp », le projet itinérant. Durant trois ans, la troupe est allée à la rencontre de cirques locaux aux Balkans et en Europe de l’Est. Plus qu’artistique, l’initiative se veut sociétale. « L’acrobatie nécessite une collaboration étroite. Des personnes de tous horizons se sont retrouvées autour du cirque. L’expérience fut fascinante. Terminer la tournée avec une halte à Sainte-Croix est une belle apothéose ».
En effet, la région leur fut en même temps inconnue et familière. « C’est une première pour nous sur le Balcon du Jura. Cependant, le cadre rappelle la Franche-Comté, ma région natale. Notre amitié de longue date avec Christine Daigle, acrobate, l’accueil chaleureux de Dominique et Yves Bugnon de l’école LeZarti’Cirque et celui d’autres acteurs locaux nous donnent le sentiment d’être en terre connue », conclut Alexandre Fray. La halte de « Un loup pour l’homme» s’est pleinement appuyée sur le réseau culturel de la région. Le spectacle fut la cerise sur le gâteau pour les amateurs de l’art de la scène.
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